Pour la rentrée 2023, le ministère poursuit son objectif de limitation des classes de GS, CP et CE1 à 24 élèves sur tous les territoires. Sur le papier, cela paraît louable, mais cette mise en place peut relever d’une épopée à péripéties.
En effet, des locaux supplémentaires sont parfois nécessaires ; comme il est difficile (et très cher) de pousser les murs d’un coup de baguette magique – ou de circulaire du DASEN – les équipes doivent trouver des solutions pour que chaque classe trouve chaussure à son pied. Les mairies proposent souvent la solution la plus simple (pour elles), à savoir l’occupation de salles préalablement et parallèlement utilisées par le périscolaire.
Nombreux sont les témoignages de collègues, excédés par des dégradations ou des vols dans les classes sur ces temps. De plus, les PE ne peuvent plus corriger et préparer leurs cours, ni accueillir les parents d’élèves dans leur classe, alors même qu’il est fréquent qu’aucune salle des maîtres n’existe. Rappelons d’ailleurs que le bureau du directeur ou de la directrice n’est parfois qu’un couloir, un cagibi ou un coin de sa classe. Le partage de ce dernier devient dès lors très problématique.
Quels sont les droits de la mairie concernant l’utilisation des classes ? Le Code de l’éducation précise que « le maire peut utiliser les locaux […] pour l’organisation d’activités pendant les heures ou les périodes au cours desquelles ils ne sont pas utilisés pour les besoins de la formation initiale et continue. »
Quand on ne peut éviter ce partage, il devient alors essentiel d’établir des règles communes pour l’utilisation des locaux et pour les règles de vie. Il faut également exiger un placard qui ferme à clé pour y ranger les biens de valeur et le matériel qui n’a pas vocation à être partagé. Par ailleurs, les activités proposées doivent être compatibles avec la nature des installations, l’aménagement des locaux et le fonctionnement normal du service.
À noter que si les PE ont besoin d’utiliser une salle partagée avec le périscolaire, ils sont prioritaires pour les réunions des équipes pédagogiques, les conseils de maîtres ou d’école, la formation initiale et continue et les RIS.
Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1476 du 14 avril 2023