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Conseil supérieur des langues : une grosse commission

© Larry White Pixabay

Les langues sont un sujet d’une grande importance. Le Directeur Général de l’Enseignement Scolaire le rappelait récemment. Apprendre une langue vivante permet à l’élève de découvrir une autre culture et d’améliorer sa maîtrise d’autres langues, y compris de sa langue maternelle. C’est sans doute fort de cette conviction que le Ministère de l’Education Nationale a créé en janvier ce que certaines figures historiques françaises auraient sans doute qualifié de « machin » : Le Conseil Supérieur des Langues.

Les objectifs de ce nouvel organe interne à notre institution sont intéressants. Il s’agit de mener une réflexion sur la didactique des langues dans notre pays et de faire en sorte que la mobilité des élèves ne soit plus du domaine de l’exceptionnel par le biais de séjours portés à bouts de bras par les professeurs.

Tout ceci pourrait sembler prometteur et d’aucuns seraient en droit de trouver qu’en qualifiant le Conseil Supérieur des Langues de « machin », voire pire, le SNALC tombe dans l’outrance. Pour comprendre pourquoi nous sommes très critiques et n’attendons pas grand-chose de cette instance de réflexion, il faut simplement regarder qui le compose.

Les enseignants du supérieur y côtoient des membres de la Direction Générale de l’Enseignement Scolaire, des inspecteurs généraux, des directeurs, des recteurs, une psycholinguiste, un écrivain et un journaliste.

On peut signaler la présence des membres de la mission Manes-Taylor qui devaient il y a quelques années mener une grande réflexion – à laquelle le SNALC avait contribué – et qui déboucha sur… Rien. Quoi ? rien ? Peu de chose.

Mais le SNALC ne souhaite pas s’appesantir sur les présents ni remettre en cause la volonté de ses personnes de mener une vraie réflexion de fond. Non, ce qui a de quoi nous gêner profondément, viscéralement, c’est une absence.

Vous l’aurez sans doute remarqué. Pas un professeur des écoles. Pas même un certifié ou un agrégé faisant face à des élèves dans un collège ou un lycée. Pas la queue d’un.

Dès lors, le SNALC est en droit de craindre que toutes ces personnes, si brillantes soient-elles, vont poursuivre sur la voie qu’elles ont choisi depuis des années, sans entendre que – sur le terrain – tout ne va pas si bien que ça. Et si elles se rendent compte que tout ne fonctionne pas parfaitement, elles risquent même de penser que c’est parce qu’on n’est pas encore allé assez loin.

Le SNALC espère sincèrement se tromper. Mais si l’avenir lui donne raison, il dira clairement au Ministère, pour citer le président de la République, que « ça ne va pas le faire ».