En présence du directeur de cabinet et de la conseillère sociale du ministre, ainsi que de représentants de la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement Scolaire), de la DGRH (Direction Générale des Ressources Humaines) et de la DNE (Direction du Numérique pour l’Éducation)
Synthèse de l’audience
L’intersyndicale a rappelé que cette demande d’audience large remontait à de nombreux mois, et a développé les différents axes de la plate-forme commune de revendications.
Si le Groupe de Travail (GT 8bis) de l’agenda social, a permis d’avancer sur la question indemnitaire et sur la circulaire de missions. de nombreux sujets restent non abordés et préoccupants. Cela est aggravé par la crise sanitaire.
Pour l’intersyndicale, deux sujets majeurs prédominent :
l’attractivité de la filière sociale, au ministère mais aussi plus largement dans la société→ difficulté de recruter des contractuels, prise en charge des secteurs des collègues en arrêt-maladie par d’autres collègues, déroulement de carrière, etc.
les conditions de travail → moyens faibles par rapport aux missions, charge de travail en hausse, nombreuses politiques transversales (violences faites aux enfants, harcèlement, instruction en famille…) dont l’impact sur les personnels n’est pas mesué. Fortes inquiétudes sur la souffrance en travail.
L’intersyndicale est également revenue sur des questions centrales dans votre quotidien:
l’attribution de la prime REP+ pour les personnels concernés, et qui devraient y avoir droit ;
l’enveloppe de frais de déplacements souvent épuisée avant la fin de l’année, ainsi que le temps passé par les collègues a remplir le logiciel idoine ;
les difficultés en termes de bâti scolaire et d’équipement informatique ;
le taux de promotion ainsi que l’impression globale de déclassement, particulièrement pour les collègues revenus à la classe normale (et qui ne peuvent ainsi plus prétendre à la liste d’aptitude).
L’intersyndicale a clairement insisté sur la nécessité de proposer aux collègues une vision globale de leurs missions et de leur métier, qui s’accompagne d’une réflexion en conséquence sur les conditions de travail, afin de garantir que la charge de travail est adaptée et que le sens du métier n’est pas perdu en route.
Le directeur de cabinet a distingué les éléments de court terme d’autres éléments à envisager sur une durée plus longue.
Sur le court terme, il a rappelé :
la revalorisation indemnitaire en deux temps (2020 et 2021) ;
les travaux en cours sur la circulaire qui doit poser clairement les missions, notamment dans le cadre des nombreux débats de société actuels (harcèlement, protection de l’enfance…). Il convient de regarder quelle charge de travail supplémentaire cela engendre ;
l’ouverture de 50 postes au Projet de Loi de Finances 2022, à répartir entre personnels de santé et des services sociaux (avec présentation de cette répartition en décembre aux organisations syndicales représentatives) ;
Plusieurs éléments portés par l’intersyndicale vont également être pris en compte :
ouverture très prochaine d’un groupe de travail avec la cellule « bâti scolaire » pour élaborer des fiches dédiées à vos métiers ;
travail urgent d’objectivation et d’harmonisation en matière de fourniture d’équipement informatique, du fait de la très grande hétérogénéité constatée entre académies. Un groupe de travail se réunira le 25 novembre.
Groupe de travail sur les missions ouvert par la DGESCO à partir de décembre, accompagné d’une réflexion sur un Plan National de Formation ;
envoi de consignes aux académies pour une approche bienveillante concernant les frais de déplacements en fin de période de gestion. Il faudra réunir un groupe de travail sur les modalités d’attribution ;
D’autres éléments ne sont pas pour le moment pris en compte, entre autres parce qu’ils dépendent d’arbitrages interministériels :
discussions interministérielles sur la question indiciaire et les carrières, et avec le ministère de la santé sur les taux de promotion ;
pas de généralisation de la prime REP+ en 2022, mais une remontée sera faite au niveau de la fonction publique (qui regarde les critères d’attribution) ;
chantier plus global de l’attractivité, qui nécessite de travailler sur un ensemble de mesure à coordonner avec l’ensemble des directions du ministère.
Enfin, le directeur de cabinet que les rencontres sous ce format seront renouvelées, afin de faire le point notamment sur l’avancée des différents dossiers ouverts.
L’AVIS DU SNALC
Il était important pour l’intersyndicale d’obtenir enfin une première audience avec le cabinet du ministre, seul à même de diriger la politique globale du ministère, de prendre des décisions générales et de faire des arbitrages. Il était également important que cette audience ne soit pas juste un symbole (on a reçu les syndicats !), mais qu’elle marque un processus qui s’inscrit dans la durée. De ce point de vue, l’engagement à se revoir régulièrement sur le même format est un élément positif.
Il n’en demeure pas moins que la situation des collègues est très dégradée, et que la prise de conscience est tardive, notamment au vu du calendrier politique très serré qui s’ouvre devant nous. Qu’une intersyndicale aussi large se soit constituée sur ces métiers est le signe d’une vraie crise. De nombreuses politiques développées par le ministère ne peuvent fonctionner sans un bon fonctionnement des services sociaux. Nous avons besoin de propositions concrètes, et rapidement, et qui soient à la hauteur des attentes des collègues. Au SNALC, nous jugerons donc sur pièce, et continuerons de vous tenir informés de l’avancée des différents chantiers.
L’intersyndicale sait également qu’il faut donner le maximum de publicité à nos revendications. C’est pourquoi l’ensemble de nos organisations travaille dès à présent à un communiqué de presse commun, et envisage des demandes d’audiences aux autres ministères concernés par certaines de nos demandes.