20 ans après la promulgation de la loi 2005-102 du 11 02 2005, la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) vient de publier une note d’information (note n° 25.63 – Novembre 2025) sur l’évolution de la scolarité en milieu ordinaire des élèves en situation de handicap (ESH) entre 2006 et 2024.
Sur cette période, le nombre d’ESH scolarisés en milieu ordinaire été multiplié par 3 (2,2 dans le 1er degré ; 5,6 dans le 2d degré et 11,4 dans l’enseignement professionnel). Ainsi, les ESH représentaient 1,9% des élèves en 2006 et 4,7% en 2024 car, sur cette période, le nombre total d’élèves a connu une évolution nettement moins dynamique (-5,8% dans le 1erdegré et +4,6% dans le 2d degré).
Lorsqu’ils sont scolarisés dans une école ou un établissement ordinaire, les ESH peuvent suivre l’enseignement en classe avec d’éventuels aménagements pédagogiques ou bénéficier de l’appui d’un dispositif comme une Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire (ULIS).
Pour la scolarisation en classe ordinaire, entre 2006 et 2024, les effectifs d’ESH ont été multipliés par 2,7 dans le 1erdegré et par 5,4 dans le 2d degré. Sur cette période, les effectifs d’ESH en ULIS ont été multipliés par 1,4 dans le 1erdegré et par 6,6 dans le 2d degré.
Quant aux Unités d’Enseignement Élémentaire Autisme (UEEA), elles accueillaient 900 élèves en 2024 contre 511 en 2021.
En 2006, 82,5% des ESH de 11 ans (âge théorique d’entrée au collège) étaient encore scolarisés dans le 1er degré ; ils ne sont plus que 46,7% en 2024 (contre 7,6% pour l’ensemble des élèves). De plus, une diminution de la scolarité était observée entre 11 et 12 ans (âge de fin de l’école pour la majorité des élèves). Elle intervient maintenant entre 14 et 15 ans (âge de fin du collège pour la majorité des élèves).
En 2024, les ESH poursuivent leur scolarité dans le 2d degré plus longtemps qu’en 2006 mais ils en sortent plus précocement que les autres élèves.
Par ailleurs, ces ESH, parmi lesquels on compte 71% de garçons et 29% de filles, sont de plus en plus souvent accueillis à temps complet : 92,4% pour le 1er degré (en hausse avec le niveau) et 97,6% pour le 2d degré (constant quel que soit le niveau).
En 2024 comme en 2011, les troubles “intellectuels ou cognitifs” sont les plus fréquents, dans le 1er et le 2d degrés.
Si un remboursement des frais de transport est possible pour faciliter l’accès à la scolarité des ESH, la DEPP note une diminution dans le recours à un transport spécifique.
Les ESH peuvent bénéficier d’aménagements pédagogiques et du Matériel Pédagogique Adapté (MPA) tel qu’un clavier braille, des logiciels spécifiques…
En 2022, 18,9% des ESH du 2d degré et 3,7% des ESH du 1er degré bénéficient d’un MPA (contre respectivement de 22,8% et 7% en 2017).
Enfin, entre 2012 et 2022, l’effectif d’ESH accompagnés par un AESH a été multiplié par 2,6. Ainsi, entre 2013 et 2022, la part d’ESH accompagnés est passée de 49% à 67% dans le 1er degré et de 26% à 46% dans le 2d degré. En 2022, 248 500 ESH étaient accompagnés (149 500 dans le 1er degré et 99 000 dans 2d degré) et les AESH représentaient 4 personnels non enseignants rémunérés par l’EN sur 10.
Toutefois, l’aide mutualisée a fortement progressé et est aujourd’hui très majoritaire. En effet, entre 2013 et 2022, la part des ESH recevant une aide mutualisée est passée de 22% à 64% dans le 1er degré et de 31% à 80% dans le 2d degré.
Pour le SNALC, cette énième étude se limite aux aspects quantitatifs de l’inclusion scolaire. Or, c’est le volet qualitatif de l’inclusion, sans omettre la souffrance des AESH chargés de sa mise en œuvre, qui mériterait la plus grande attention de notre ministère !
Par ailleurs, l’Éducation nationale se félicite d’un tel bilan mais elle se montre incapable de sortir les AESH de la précarité, incapable de dresser le bilan qualitatif des PIAL et d’ores et déjà de percevoir que les PAS ne garantiront pas une inclusion de qualité pour tous : élèves, familles et personnels.
À l’heure où l’inclusion est devenue un enjeu majeur de société, les AESH doivent obtenir une véritable reconnaissance, en commençant par un statut de fonctionnaire !





