Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur

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Visionnaires d’hier et comptables d’aujourd’hui

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« Ce que vous allez communiquer à l’enfant […] c’est la sagesse du genre humain, c’est une de ces idées d’ordre universel que plusieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l’humanité ». Jules Ferry, Lettre aux instituteurs, 1883. 

C’était il y a seulement 140 ans. En 1881- 1882, des lois signées par Jules Ferry donnaient naissance à l’école laïque, gratuite et obligatoire. 

Il fallut le courage de cet homme et de son gouvernement, mus par un idéal d’émancipation et de justice, face aux forces conservatrices et aux puissances religieuses de l’époque, pour mettre en oeuvre l’une des lois républicaines les plus importantes de notre histoire. Sans elles, des générations d’enfants n’auraient jamais connu l’école et ses promesses d’ascension sociale et d’affranchissement. 

La cheville ouvrière des lois de 1881-1882 était l’instituteur, envers lequel la confiance de l’institution d’alors était sans équivoque. Au XXIe siècle, les successeurs de Ferry, que la honte n’empêche pas d’ériger ce dernier en modèle dans leurs discours, s’évertuent à détruire son héritage : en dépossédant les professeurs de leur mission essentielle, la transmission des savoirs ; en dénigrant les enseignants, boucs-émissaires de tous les maux du système éducatif ; en sanctifiant la parole des élèves-rois et des parents-consommateurs ; en ringardisant des mots émancipateurs tels que le mérite et la persévérance. 

Bref, en jetant aux ordures tout ce qu’un système éducatif, qui avait fait cent fois ses preuves et dont on pouvait s’enorgueillir, pouvait offrir de plus noble à un pays moderne. En repensant à ces lois, le contraste est plus que saisissant entre l’audace, le courage d’alors et le discours d’aujourd’hui, marqué par les idées et les normes de l’entreprise. De nos jours, politiciens, pédagogistes et journalistes grouillent, grenouillent et scribouillent sur l’école, et, sous couvert de modernisation, ne jurent que par la performance, la rentabilité et la concurrence en introduisant toujours plus les normes du secteur marchand dans nos écoles. Ces vigies du progressisme n’ont qu’une calculatrice à la place du cerveau et contribuent toujours plus à l’écroulement et à la ruine de notre système scolaire. À cause d’eux, le rêve d’émancipation initialement voulu s’est transformé en perversion comptable. Aux élections professionnelles, votez pour le SNALC, le syndicat représentatif et apolitique qui défend partout, toujours et de toutes ses forces, une certaine idée de l’école républicaine. Une autre école est possible, elle est affaire de volonté. 

Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1469 du 7 octobre 2022