Dans un de ses discours récents, le Ministre de l’Éducation nationale a dit vouloir se diriger vers un collège modulaire. Il a fait référence au projet porté par le SNALC en 2013. Depuis, le SNALC a évolué et son projet aussi, vers un collège modulaire 2.0.
L’on entend déjà et l’on peut même lire dans les Cahiers Pédagogiques comme dans Le Monde, des chercheurs en sciences de l’Éducation mettre en garde contre les dangers de faire des groupes de niveau. Ainsi, une telle organisation favoriserait les élites et nuirait à tous les autres.
Le SNALC ne partage pas cette vision. Pour le SNALC, le collège, tel qu’il est organisé actuellement, nuit à tous. Certains élèves peuvent avoir un sentiment d’ennui, de pesanteur et se lasser. D’autres peuvent se sentir noyés et décrocher. Quant aux enseignants, le message qui leur est adressé est clair : s’ils ne parviennent pas à gérer leur groupe, c’est qu’ils ont besoin d’une formation à la différenciation pédagogique.
Nous n’acceptons pas ce discours culpabilisant, surtout à une époque où l’explosion des « dys » et l’essor de l’inclusion sont venus accroître l’hétérogénéité du groupe classe.
Notre proposition est donc de faire en sorte d’avoir des groupes d’approfondissement et des groupes fondamentaux dans les disciplines cumulatives comme le français, les mathématiques ou l’anglais. Mais contrairement à ce que pourraient penser certains, il ne s’agit pas de mettre les élèves dans des tuyaux d’orgue durant le collège pour trier ceux qui iront ensuite en lycée général et ceux qui iront en lycée professionnel. Une telle vision serait insultante pour nos élèves – et pour la voie professionnelle d’ailleurs, mais on en a presque l’habitude.
Non, le projet du SNALC a été pensé pour aider les élèves, lutter contre le décrochage en développant des passerelles ou de la propédeutique et en redonnant au conseil de classe sa vraie place.
Notre réflexion veille à intégrer aspirations de l’élève, socle nécessaire en vue de l’orientation envisagée et temps plus ou moins long pour acquérir les connaissances nécessaires afin, in fine, de permettre à tous de réussir.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire n°1482 du 3 novembre 2023