Avaler une boisson au détergent offerte par un élève ? Servir de punching-ball pour avoir confisqué un téléphone portable ou mis une punition ? Être menacé de mort sur les réseaux sociaux pour avoir simplement demandé le respect du règlement et de la loi ? Être assassiné par un élève ou un terroriste pour avoir fait son métier ? Bienvenue dans l’Éducation nationale !
Intimidations, agressions, conflits avec les parents et les élèves… Chaque semaine, les médias nous rappellent que notre profession devient de plus en plus un métier à risques.
Outre la dégradation de nos conditions de travail, nous devons de plus en plus faire face à une banalisation de la violence en milieu scolaire et à une judiciarisation des conflits. La situation s’aggrave au point qu’on en arrive à des prises de décision extrêmes à l’image des propos du maire de Marignane dans les Bouches-du-Rhône, qui avait annoncé vouloir équiper les professeurs de sa commune de bombes lacrymogènes afin de se défendre en cas d’intrusion.
La tentation de ne rien dire ou de ne rien faire, en raison du #pasdevagues ou de l’auto-censure, est grande. Pourtant, régulièrement, que ce soit auprès du Ministère ou dans les médias, le SNALC dénonce, prévient, alerte sur ce qui devient de plus en plus inadmissible et insupportable.
Il y a péril en la demeure. Aujourd’hui, l’urgence est ailleurs que sur la question du SNU ou de l’uniforme. Il faudrait plutôt que le Ministère consacre son temps, son énergie, et notre argent, à de réelles priorités : sécurisation des personnes, restauration de l’autorité et de la parole des personnels, responsabilisation des parents et des élèves pour qui l’impunité doit cesser.
Le SNALC est le seul syndicat à multiplier des outils concrets : congrès sur différentes thématiques (santé, protection, droits, laïcité…), partenariat avec la GMF assurant assistance et protection juridique pénale, interventions de notre avocat et de notre cellule juridique, dispositif mobi-SNALC pour l’accompagnement à la mobilité et la remédiation à la souffrance au travail.
Notre objectif n’est pas de tailler un costume à notre employeur, mais il faut que celui-ci comprenne que nous méritons un meilleur uniforme que celui que nous portons actuellement.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1487