Voilà plusieurs années que le SNALC dénonce la politique à deux vitesses de l’UNSS.
D’un côté, une politique élitiste, dispendieuse, centrée sur le haut niveau et des prestations de luxe, et de l’autre, une politique de masse des associations sportives scolaires (AS), qui par l’achat des licences et des affiliations à l’UNSS subventionnent ses fastes – alors que ces AS vivent sous perfusion à coup de tombolas, de ventes diverses et de bénévolat.
C’est par la presse sportive qu’émergent enfin des vérités. Révélations telles, que L. Petrynka, ex-directeur de l’UNSS, IG et président de la fédération internationale du sport scolaire (ISF) démissionnera de ses fonctions ce mois de novembre. On apprend que la Gymnasiade 2024 (JO des scolaires) s’est déroulée au Barheïn, après que ce pays a versé 5 millions d’euros à l’ISF pour en être l’organisateur. C’est par l’intermédiaire d’une société roumaine (Black Light Solution) cofondée par O. Girault, directeur de l’UNSS, que l’ISF a décroché ce contrat – très critiquable. Selon l’Équipe, l’ISF a alors reversé des « milliers d’euros » à cette société pour son entremise. Or, aujourd’hui, l’ISF annonce une dette de 800 000 € et, sans hasard, a déplacé son siège en Suisse. Où ces millions sont-ils passés ?
Parallèlement, l’UNSS affiche un déficit record de 12,3 millions d’euros sur l’exercice 2022-2023 alors que les rencontres sportives ont été réduites, mais que les salaires des trois plus hauts dirigeants ont été revalorisés de 13,4 %. Et on demande maintenant aux AS de compenser ces pertes par une augmentation de 9 % du prix des licences et des affiliations qui passent à 100 €. Là encore, où les millions sont-ils partis ?
Une grande opacité et des pratiques mercantiles règnent au sommet de l’UNSS pendant que la base exsangue compte le moindre sou. À tel point qu’une enquête a été ouverte par le ministère, et qu’une pétition circule pour demander la démission de l’équipe dirigeante.
Pour le SNALC, la lumière doit être faite sur ces dérives pour qu’enfin la politique de l’UNSS soit au service du plus grand public et des enseignants d’EPS, qui ont besoin d’être davantage soutenus qu’exploités.
Article à paraître dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1495 du 29 novembre 2024