Nous avons récemment accueilli le rapport annuel de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques intitulé “Regards sur l’éducation”. Comme attendu, nous avons constaté que, d’année en année, rien ne s’améliore. La rémunération des enseignants et plus particulièrement des professeurs des écoles, loin d’être satisfaisante, est même plutôt catastrophique.
Malgré les récents efforts sur les débuts de carrière, le salaire des professeurs qui débutent est toujours insuffisant. Le SNALC réagit en affirmant que la revalorisation doit être un rattrapage et doit concerner l’ensemble de la profession. En effet, les enseignants de tous les niveaux de la grille indiciaire sont si mal rémunérés que si l’on valorise davantage les débuts de carrière aujourd’hui, les jeunes professeurs pourraient gagner plus que leurs aînés ayant 20 ans d’ancienneté. Sans réaction forte, la situation continuera de se détériorer d’année en année, alors que les salaires des enseignants français se situent déjà en dessous de la moyenne des 38 pays de l’OCDE.
Cela n’a pas empêché le ministère de se targuer d’avoir augmenté considérablement le salaire des professeurs dans un tract totalement décomplexé à destination des parents. C’est ce tract honteux que nous avons vu arriver dans nos écoles à la rentrée pour annoncer ce qui changerait cette année scolaire pour les élèves… La première mesure étant cette prétendue augmentation de 250 euros par mois pour tous les enseignants… Est-ce de la manipulation ? Est-ce de la provocation ? Pour le SNALC, c’est clairement du mépris.
Ce qui est inquiétant, c’est que les problèmes de salaire des enseignants ne semblent pas préoccuper davantage que les problèmes de l’école elle-même. Les récents propos honteusement déplacés, voire insultants, des députés à l’égard de l’ensemble des organisations syndicales représentatives lors de la table ronde du 20 septembre 2023 à l’Assemblée nationale (voir page 2) témoignent du faible niveau de considération des politiques à l’égard de tous les professeurs et des élèves.
On ne rétablira pas le respect du professeur et l’attractivité de la profession par le déni des difficultés et le refus d’entendre des vérités. Le SNALC continuera de lutter contre cette froideur méprisante de nos dirigeants politiques et de notre hiérarchie.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire Ecole n°1481