En 2016, le SNALC avait lutté contre la réforme du collège. Il avait aussi averti que le Brevet des collèges qui se mettait en place n’était pas pertinent. Au contraire, nous constatons des avancées dans celui qui s’annonce, tout en attendant d’en savoir plus.
Un diplôme doit avoir un sens. Le DNB de 2016 n’en avait pas, à cause d’un contrôle continu qui n’en avait que le nom et qui faussait nécessairement les résultats. En effet, il se fondait sur un positionnement au regard du socle. En soi, ce positionnement posait déjà problème à plusieurs niveaux.
Tout d’abord, il a induit le passage – souvent forcé – à une évaluation par compétences, elle-même incitant fortement à l’enseignement par compétences. Il y avait donc là un cheval de Troie institutionnel pour entraver la liberté pédagogique des professeurs. Par ailleurs, le positionnement était décidé dans des réunions interminables à grand renfort de débats liés à l’interdisciplinarité des compétences, ou au contraire très rapides avec un consensus mou établi au doigt mouillé.
Ajoutons que tout cela jouait aussi sur l’orientation. Ce biais évident menait forcément à vouloir donner un coup de pouce. L’institution avait trouvé là un moyen de faire monter les taux de réussite sans se mouiller. Et comme cela ne suffisait pas, elle a parachevé la manœuvre en catimini avec les correctifs académiques.
Le SNALC voit donc d’un bon œil la prise en compte d’un véritable contrôle continu, attaché aux résultats des élèves et à leurs acquis disciplinaires. De même, nous sommes favorables au poids accru des épreuves, qui évaluent une maîtrise des attendus de fin de collège. En tant que défenseurs des options, qui enrichissent la culture des élèves, le SNALC se réjouit enfin qu’elles puissent compter comme des bonus. En somme, pour 2025, le SNALC est plutôt satisfait.
Toutefois, cette réforme du DNB annonce une réforme des programmes. C’est dans ce cadre que le Ministère cherche à faire entrer les compétences psychosociales dans nos enseignements et nos évaluations. Pour le SNALC, cela est inacceptable.
C’est pourquoi, sachant que le Ministère est passé maître dans l’art de changer des idées en or, en dispositifs en plomb, le SNALC restera vigilant sur cette réforme.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491 du 12 juillet 2024