
Un contrôle de gendarmerie a viré au cauchemar : une enseignante a perdu la vie, poignardée par un collégien. Le SNALC appelle à une réponse forte, loin des effets d’annonce.
Maxime Reppert, secrétaire national du SNALC, est l’invité de TF1info.fr le 10 juin 2025.
SNALC – Maxime Reppert :
C’est terrible. C’est terrible parce que… On ne s’attendait pas à ce que, lors d’un contrôle aléatoire de gendarmerie, une de nos collègues puisse être agressée et tuée par un jeune, un collégien. C’est absolument insoutenable. Ce n’est pas la première fois que le sang coule dans un établissement scolaire, mais c’est un drame de plus. Et vraiment, tout ce que nous demandons, c’est que des mesures concrètes soient prises. On ne peut pas accepter ce type de tragédie.
TF1info.fr – Journaliste :
La ministre de l’Éducation, on l’a dit, sera en ce moment même sur place. On l’attend aux environs de midi et demi. Qu’attendez-vous ? Qu’attendez-vous de sa présence, de ses mots, et au-delà de ça, de ses actes ?
SNALC – Maxime Reppert :
Je n’attends rien de la part de la ministre. Cela fait des semaines, des mois que le SNALC alerte sur la violence scolaire. Les seules réponses que nous recevons consistent en des mesures comme les fouilles aléatoires – dont on voit bien aujourd’hui l’inefficacité – ou la pose de portiques et de caméras, la “bunkerisation” des établissements. Ce n’est pas ce que nous demandons. Nous souhaitons des actions centrées sur deux axes : la santé mentale des jeunes et leur éducation comportementale. L’école n’est pas la première cellule d’apprentissage : c’est la famille. Il faut s’interroger sur le rôle des parents, des réseaux sociaux, et agir en profondeur.
TF1info.fr – Journaliste :
On reste ensemble, Maxime Reppert. La classe politique commence déjà à réagir. Je vois ce tweet de Laurent Wauquiez sur le réseau X qui parle d’un “terrible drame”, et ajoute : “Voilà où mène le laxisme et l’absence de fermeté.” Qu’est-ce qu’il faut faire ? Vous parliez de santé mentale, mais on ne peut pas mettre un policier ou un gendarme devant chaque collégien ou lycéen. Alors que faire ? Comment faire pour retirer ces couteaux qui deviennent quotidiens dans les sacs des élèves ?
SNALC – Maxime Reppert :
Il faut cesser de se cacher derrière l’excuse d’une minorité violente. De nombreux jeunes agissent avec un sentiment d’impunité. Il faut responsabiliser les élèves et les parents, rétablir l’autorité des adultes, qu’ils soient parents ou enseignants. Un établissement scolaire n’est pas un terrain de jeu. Il faut un cadre strict, de la prévention, mais aussi de la répression lorsque c’est nécessaire. Nous manquons cruellement de psychologues scolaires, de médecins : tout est à construire dans l’Éducation nationale. Et ce n’est pas avec des portiques ou des fouilles que l’on résoudra cette crise. La violence juvénile dépasse le cadre scolaire : c’est un problème sociétal global.

