L’autorégulation est un ensemble de procédures d’ajustement volontaire, par l’élève lui-même, de ses stratégies et conduites. Elles sont adaptées pour les élèves présentant des troubles du spectre de l’autisme, « sans déficience intellectuelle sévère dont le niveau cognitif est souvent masqué par les troubles du comportement importants ou des troubles associés à l’autisme entravant leur accès aux apprentissages scolaires ». La création du DAR est présentée dans le BO n° 48 du 23 décembre 2021.
Quel a été le calendrier d’ouverture du DAR ?
L’IEN a sollicité notre équipe (5 classes), parmi d’autres, car nous avions un projet autour de l’inclusion avec le RASED. Le DAR ne nous pas été imposé mais les délais étaient très courts. Un PE surnuméraire, deux éducateurs, une psychologue et un ergothérapeute nous ont rejoints.
À la rentrée 2024, nous avons bénéficié d’une formation de 6 jours, assez théorique, qui apportait un autre éclairage sur les troubles neurodéveloppementaux et plus spécifiquement sur l’autisme. Tous les PE ont été remplacés. Nous avons pu mettre en pratique certains outils, transférables et très efficaces, pour en faire bénéficier nos élèves. Cela devrait être obligatoire dans la formation initiale. En janvier 2025, 5 nouveaux élèves sont arrivés et 2 autres sont attendus.
Comment s’organise le DAR ?
Les élèves concernés sont scolarisés dans leur classe d’âge et sont autonomes. Ils ont des objectifs de comportement, puisqu’ils ont des difficultés dans les habilités sociales. Une salle dédiée permet aux intervenants de recevoir les élèves du DAR, ainsi que d’autres groupes ayant des difficultés psycho-sociales similaires. Le PE surnuméraire, non spécialisé, intervient sur les compétences scolaires pour de la co-intervention, de la différenciation, du travail avec de petits groupes dans ou hors de la classe.
La charge de travail a-t-elle été augmentée ?
Pour moi, oui : plus de charge mentale et de temps de régulation sans décharge supplémentaire. Pour les PE, les réunions se font pendant les conseils de cycle et le PE surnuméraire prend les classes lors des bilans. On fait moins de projets à côté.
Est-ce que le profil des élèves correspond bien au DAR ?
Pas pour tous. L’orientation s’est faite en premier lieu à l’issue des ESS du secteur, confirmée par la MDPH. Or, les enseignants référents n’ont pas été formés au DAR et certains élèves sont dans notre école un peu par défaut. Ils ont des troubles du comportement très forts, ce qui nécessite parfois un maintien physique alors que les éducateurs n’ont pas été recrutés pour cela.
L’équipe est-elle mise à mal ?
Nous ne sommes plus dans une école classique : travail avec les éducateurs, réunions… Il faut modifier les pratiques, accepter que des collègues viennent dans la classe. Malgré les améliorations constatées – plus aucun élève « n’explose » en classe » – certaines classes restent en difficulté. L’autorégulation doit être installée pendant 3 ans pour en voir les effets. Or, nous commençons à fatiguer et il y a un peu de démotivation ; des collègues envisagent de quitter l’école.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1508-École du 19 décembre 2025





