Pack de survie pour contrer toute tentative de suppression des options FCA et LCA suite à la mise en oeuvre de groupes de niveaux en français et en maths, afin de se prémunir de toute intox
POUR Y VOIR PLUS CLAIR
Les DGH sont arrivées la semaine dernière dans les boîtes mails des CE. Selon les académies, il s’agit :
- soit d’une enveloppe globale, comprenant des heures postes (HP), des heures supplémentaires annuelles (HSA) et des IMP,
- soit de la même enveloppe globale avec l’adjonction de moyens fléchés sur les groupes de niveaux.
- soit de l’enveloppe globale de départ avec l’adjonction d’une enveloppe comprenant les groupes de niveaux, l’AP et les potentiels dédoublements et dispositifs particuliers (EPI, classes CHAM, sections bilangues…).
Le travail du CE est ensuite de répartir les heures de l’enveloppe globale dans les différentes disciplines et, si votre académie est dans le troisième cas, de répartir la seconde enveloppe entre les différents dispositifs. Pour cela, il existe des textes définissant des horaires planchers élèves (qu’on ne peut diminuer), mais parfois (et c’est le cas depuis deux ans maintenant), le ministère fait des annonces, donne des directives en direct, et ne publie pas les textes tout de suite… Les CE doivent cependant s’y conformer au mieux, même si ça ne leur fait pas plaisir (ce qui est bien souvent le cas).
Les groupes de niveau en français et en mathématiques pour les classes de 6ème et 5ème sont une demande du ministère. Il n’est pas possible de ne pas les mettre en place. Sachant cela, toutes les académies n’ont pas choisi la même stratégie pour doter les EPLE. Certaines ont choisi de fonctionner à moyen constant : 29h/division (si votre établissement perd des élèves, il perd une classe, et donc des heures, tout cela est normal, on parle de moyens constants tout de même). D’autres ont choisi d’ajouter une rallonge selon une clé de répartition purement mathématique (basée sur les résultats des évaluations nationales et le nombre d’élèves/niveau). Cette clé est discutable (et elle l’est fortement par vos CE), toutefois elle émane du ministère, et les services de la DOS n’ont pas eu d’autre choix que de l’appliquer. Dans tous les cas, les EPLE ne pourront pas fonctionner en maintenant tous les dispositifs existants. Les dédoublements (souvent appelé à tort AP, qui lui existe toujours) ne pourront pas être maintenus dans toutes les disciplines, et ils n’ont d’ailleurs pas vocation à l’être en français et mathématiques avec la création des groupes de niveau.
Certaines options vont également être mises à mal.
Pour les LCA, si votre EPLE vient ou va subir une évaluation d’établissement, c’est le moment de positionner les LCA dans le projet d’établissement qui va être mis à jour à cette occasion. Vous aurez plus de poids en vous appuyant sur ce document que sur la circulaire de 2018.
En ce qui concerne FCA et Mare nostrum, elles ne font pas partie de la carte des formations au même titre que LCA, et relèvent plutôt de l’autonomie de l’établissement, donc aucune directive. Certaines académies attribuaient et attribueront encore des dotations spécifiques, d’autres diront de prendre sur la marge.
QUE DIRE EN CONSEIL PÉDAGOGIQUE / CONSEIL D’ENSEIGNEMENT ?
Il est urgent d’attendre avant d’avoir les textes réglementaires sur les nouveaux programmes et le nouveau DNB. Une association de langues anciennes a fait la proposition par exemple d’une généralisation de FCA pour tous, en plus de l’option, et la DGESCO n’y semblait pas défavorable, tout comme le conseil supérieur des langues.
Les dotations actuelles ne sont que provisoires, puisque calculées sur la base d’une reconduite du soutien / approfondissement via le pacte 1D notamment. De nouvelles dotations sont potentiellement en train d’être calculées dans les Rectorats (selon ce qu’ils ont décidé) en fonction des résultats aux évaluations afin de constituer les groupes de niveau 1, et les CSA départementaux et les organisations syndicales en groupes de travail doivent se réunir, avant que ne se tiennent réellement les votes et dialogues de gestion. Il serait donc prématuré de décider et voter quoi que ce soit avant la fin du mois de mars.
De plus, les élèves ne maîtrisant pas le lexique et la syntaxe, les options FCA et LCA sont plus que jamais indispensables pour qu’ils puissent accéder au sens des consignes dans les autres disciplines. La DEPP a prouvé les bénéfices du latin pour accéder à la maîtrise de la langue (publication de 2015), et d’autant plus pour les élèves défavorisés. C’est pourquoi supprimer ces options, enseignements qui concourent le plus au but recherché, en utilisant la marge pour d’autres choses serait une grossière erreur stratégique.