Avec nos rémunérations en berne, qu’il est tentant d’aller signer un pacte ! Le SNALC vous répond de façon générale « surtout pas ! », même s’il respecte le choix de chacun : il serait indécent de reprocher ou de donner un conseil individuel à un collègue qui, par nécessité, aurait choisi ce mode de rémunération.
Sur le fond
Le Ministère présente le pacte comme une avancée ; le SNALC le dénonce comme une régression. Ce n’est pas en ajoutant du travail supplémentaire qu’on revalorise un métier. Ce n’est pas en exhibant ce dispositif que les collègues ne saisissent pas qu’en fait, ce n’est rien d ‘autre qu’un plan destiné en priorité à boucher des trous. C’est aussi une forme de chantage car cette mesure profite de la perte continue du pouvoir d’achat des enseignants et mise sur le fait que certains, ayant de plus en plus besoin d’argent, se verront plus ou moins contraints de le signer.
Sur la forme
En acceptant le pacte, la crédibilité de notre profession est engagée. Ce nouveau mode de rémunération perpétue au sein de notre société le mythe de notre paresse : les Français continueront à penser qu’avant le pacte, nous étions payés à ne pas faire grand-chose et que nous avions beaucoup de temps libre.
De plus, par son caractère volontairement flou et fluctuant, il ouvre la porte à de multiples interprétations, expérimentations et abus. La confusion et l’arbitraire existent déjà, avec des collègues « récompensés » pour avoir signé des pactes, bénéficiant par exemple un emploi du temps sympathique ou encore de classes dédoublées.
Le SNALC défend l’intérêt collectif des personnels. S’il entend que chaque collègue fera son choix de façon individuelle et en fonction de sa situation propre, il indique clairement que l’intérêt collectif des enseignants est de ne pas signer ce pacte. Le SNALC attire l’attention de tous les professeurs en les invitant à refuser en masse ce qui n’est qu’un moyen pour le Ministère de pallier le manque de professeurs et de masquer – au lieu d’essayer d’améliorer – des conditions de travail toujours plus difficiles se traduisant par un épuisement généralisé des agents.
Le SNALC dénonce ce mensonge qui consiste à faire croire à tout un chacun que l’on peut avoir une augmentation de salaire « attractive » dans l’Education nationale. Rappelons qu’au final, le pacte, c’est « travailler plus pour perdre moins », comme l’a très bien résumé Jean-Rémi Girard, le président du SNALC.