Les annonces se multiplient, il devient de plus en plus difficile de s’y retrouver à la vielle d’un mouvement de grève sans précédent.
Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC, réagit face à Bruce Toussaint sur le plateau de BFM TV.
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Journaliste :
Jean-Rémi Girard, votre sentiment sur ce troisième protocole en 8 jours ?
Jean-Rémi Girard :
C’est un protocole comme on les aime, c’est à dire annoncé la veille pour le lendemain dans un média. Ce matin, avant de venir ici, les documents sur le protocole n’avaient toujours pas changé, c’est toujours le protocole précédent sur le site du ministère.
Journaliste :
Juste sur ce point, j’entends depuis toujours, vu qu’il y a école tous les jours, il y aura toujours un protocole annoncé la veille ou l’avant veille d’une reprise.
Jean-Rémi Girard :
Non, ce n’est pas obligé.
Journaliste :
On pourrait dire c’est pour lundi prochain ?
Jean-Rémi Girard :
Oui, ce sont des choses qui se sont déjà faites l’an dernier. On prenait un tout petit peu le temps de préparer les personnels, de les prévenir sur leur messagerie professionnelle, c’est tout de même la moindre des choses, avant de mettre en place un nouveau protocole. Vous parlez du troisième protocole, nous avions déjà eu une modification le 31 décembre, cela fait 4. Sans compte l’accueil des personnels soignants, techniquement on est à 5 en fait.
Journaliste :
C’est vendredi que cela rentre en vigueur.
Jean-Rémi Girard :
Tant mieux. Sauf que les parents pensent que ça rentre en vigueur aujourd’hui.
Journaliste :
Il peut y avoir une confusion mais c’est bien vendredi que ça rentre en vigueur.
Jean-Rémi Girard :
Il faut bien le dire à tout le monde que c’est vendredi, tout le monde ne regarde pas forcément le journal télévisé.
Journaliste :
Pour les tests, c’est vendredi. On me le confirme dans l’oreillette. Mais en revanche pour aller chercher son enfant à la fin de la journée, c’est dès aujourd’hui.
Jean-Rémi Girard :
Les personnels n’ont pas cette information. J’ai vérifié sur ma messagerie professionnelle avant de partir en me disant ils ont peut-être fait les choses bien. Non, on n’a rien, aucune information de notre employeur.
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Jean-Rémi Girard :
Nous ne sommes pas en télétravail, nous devons gérer le plus grand lieu de brassage du pays, cela ne minimise pas les problèmes qui se passent ailleurs, on en est parfaitement conscients. Au SNALC, nous comprenons parfaitement l’impact économique et le rôle de l’école. Nous aimerions qu’on traite les personnels de façon respectueuse. Cela fait un an et demi que nous avons demandé un plan d’investissement dans l’école, il ne s’est rien passé, il y a toujours des fenêtres qui n’ouvrent pas ou pas assez. Les fameux capteurs de CO2 doivent arriver, on nous en parle, ils ne sont toujours pas là. On ne sait pas si l’air circule correctement.
Journaliste :
Cela ne relève-t-il pas des collectivités locales ?
Jean-Rémi Girard :
C’est le ping-pong état-collectivité.
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Jean-Rémi Girard :
Un capteur de CO2 ne sert pas qu’à dire qu’il y a trop de CO2 mais aussi à dire que l’air circule mal dans la salle, parce qu’ouvrir la fenêtre n’est pas toujours possible à certains endroits.
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Jean-Rémi Girard :
Des fenêtres avec abattants, il y en a des tas.
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Jean-Rémi Girard :
C’est important de connaître le taux de CO2 car on se gèle dans les salles de classe.
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Journaliste :
Vous êtes en grève jeudi ?
Jean-Rémi Girard :
Oui, en grève jeudi. Je crois que ce qu’a annoncé Jean Castex peut simplifier certaines démarches administratives, nous sommes d’accord, il le fallait. Cela ne répond pas aux nécessités de fond de l’école, cela ne répond pas aux problèmes du respect des personnels car c’est encore annoncé du jour au lendemain. On a bien vu que même pendant cette émission personne n’a la même information. Accessoirement, il y a un dernier point à poser : est-ce qu’on veut réellement limiter la circulation du virus à l’école ? En fait on allège le protocole sanitaire de plus en plus à chaque fois. Si on ne le veut pas, qu’on nous le dise et on enlève les masques.
On va quand même accepter que des élèves qui sont cas contact à 9 h aillent manger ensemble à la cantine le midi. On en est à ce niveau d’incohérence.
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Journaliste :
On va suivre cette journée de jeudi qui va être un peu compliquée même si si elle a été annoncée bien à l’avance pour que chacun puisse s’organiser.
Jean-Rémi Girard :
Il n’y a pas que les enseignants, il y a les chefs d’établissement et les inspecteurs.
Journaliste :
Les parents d’élèves s’y sont mis, les fédérations de parents d’élèves, une fédération en fait. Merci.