Lors de la dernière campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait annoncé une future revalorisation de 10 % de tous les enseignants.
La situation est en effet désormais bien établie et reconnue : la profession, en crise depuis plus de dix ans, souffre d’un grave manque d’attractivité. Les rémunérations des enseignants français, qui touchent près de 1000 € mensuels net de moins que les autres agents de catégorie A, sont inférieures à la moyenne des rémunérations des enseignants des pays de l’OCDE.
Plusieurs mesures ont été prises au cours du premier quinquennat, et d’autres au cours de cet été, dont voici les principales :
– L’instauration d’une prime d’attractivité dégressive, dite Grenelle, jusqu’au 9e échelon, revalorisée pour les sept premiers échelons en septembre 2023 ;
– La hausse de la valeur du point d’indice, qui concerne tous les agents de la fonction publique, de 3,5 % le 1/07/2022 et de 1,5 % le 1/07/2023 ;
– La hausse de l’indemnité de suivi d’accompagnement ou d’orientation des élèves (ISAE dans le 1er degré et ISOE dans le 2d degré) à compter du 1/09/2023.
Pour autant, le résultat ne répond absolument pas au problème, puisque l’augmentation effective des salaires des enseignants en septembre, hors hausse du point d’indice, sera de 5,5 % en moyenne d’après le ministère, soit le niveau d’inflation attendu pour la seule année 2023 : une compensation n’est en aucun cas une revalorisation. Déjà en 2022, les mesures mises en œuvre ont été bien inférieures à l’inflation de 5,2 %.
Force est de constater que non seulement, l’écart ne se réduit pas, mais que la baisse du pouvoir d’achat, continue depuis plus de vingt ans pour l’ensemble de la fonction publique, se poursuit y compris pour les enseignants, dans un contexte de forte inflation.
On attend donc encore le choc d’attractivité qui permettra de résoudre une crise du recrutement désormais structurelle. Ce n’est certainement pas le « Pacte », mis en œuvre à la rentrée, qui en sera la clé : en effet, ce n’est pas en ajoutant des missions supplémentaires afin de « travailler plus pour perdre moins » qu’on revalorise une profession.
Le SNALC continuera de porter auprès du nouveau ministre les solutions qu’il propose depuis plusieurs années et qui lui paraissent évidentes :
Un rattrapage salarial pour l’ensemble des collègues dans le cadre d’un plan pluriannuel qui se détache enfin nettement de l’inflation annuelle ;
Une réindexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire Ecole n°1481