RMC : Quelles remontées de terrain de cette rentrée ce matin ? professeurs anxieux ? élèves absents ?
SNALC : Peu d’élèves absents. Les professeurs sont anxieux depuis plusieurs mois sur l’organisation de l’épidémie dans l’EN, avec des chiffres faux, au cas par cas sans anticipation. Je n’ai pas les compétences scientifiques pour vous répondre s’il fallait reporter ou non cette rentrée. Mais si on a une nouvelle hausse des contaminations, on va encore réagir au dernier moment dans l’EN et comme on pourra, sans anticipation.
RMC : On a entendu que la période de fin d’année était une période « risquée ». Ne pouvait-on pas repousser la rentrée d’une semaine ? Par exemple, comme en Angleterre où on a mobilisé l’armée pour tester tous les élèves du secondaire et les personnels, deux fois à 3 jours d’intervalle… Et nous [en France], on retourne à l’école comme si de rien n’était. Quel est votre avis ?
SNALC : J’aimerais bien que l’on ait les capacités de test de l’Angleterre. Depuis plusieurs mois, tester dans les établissements scolaires, on ne sait pas faire. C’est très lent. Ça fait partie des sujets d’inquiétude globaux. Le message du gouvernement n’a pas été clair. On a appris seulement au dernier moment que les deux derniers jours, les parents pouvaient retirer leurs enfants de l’école. D’un coup, ils devenaient d’horribles monstres contagieux alors qu’on nous disait jusqu’à présent que ce n’était pas le cas… Je comprends et partage l’inquiétude des collègues, même si je suis allé faire cours ce matin. D’ailleurs, le SNALC a posé un préavis de grève sur toute cette période pour les collègues qui ont peur pour leur santé.
RMC : C’est plutôt le droit de retrait, ça ?
SNALC : Le droit de retrait ne peut pas s’appliquer dans ce type de situation, c’est très compliqué administrativement. Le SNALC a édité 40 pages là-dessus.
RMC : Le protocole sanitaire est le même qu’avant les vacances ?
SNALC : On a une réunion jeudi 7 janvier pour faire un point sur la situation sanitaire, les questions seront posées sur l’évolution du protocole, la vaccination, les personnels à risques…
RMC : Ce matin, dans votre classe, les enfants avaient le masque et vous faisiez cours avec le masque ?
SNALC : Tout à fait, comme avant les vacances. Je suis dans un lycée qui applique les demi-groupes depuis novembre. On a donc la distance physique dans les cours, on n’a quasiment plus d’élèves qui mangent à la cantine, on est beaucoup plus sécurisés qu’avant les vacances de la Toussaint. Mais tous les lycées ne fonctionnent pas ainsi. Le SNALC syndique aussi dans l’enseignement supérieur, et globalement, c’est tout aussi compliqué que dans l’EN car c’est très désorganisé dans les facultés. La gestion du distanciel et des partiels se fait aussi au cas par cas. Il faut souvent faire le forcing auprès de l’ARS ou du médecin traitant en cas de cas contact pour apporter un justificatif.