Le 27 septembre 2023, le ministère de l’Éducation nationale a présenté un plan interministériel sur le harcèlement scolaire après avoir fait de ce fléau une priorité absolue. Une journée nationale dédiée à ce thème s’est tenue le jeudi 9 novembre et plusieurs actions ont été mises en place dans les établissements des premier et second degrés, dont la passation d’un questionnaire d’auto-évaluation. Ainsi, tous les élèves, du CE2 à la terminale, ont rempli une grille anonyme permettant de repérer les situations de harcèlement.
À l’école élémentaire, les résultats des questionnaires seront transmis aux directeurs et aux PE. Ils seront accompagnés de ressources pédagogiques consultables sur le site Éduscol. Ils permettront d’avoir une vision précise des faits de harcèlement au sein de la classe et de l’école, et de décider d’actions de prévention et de prise en charge.
Considérant les suicides et le nombre élevé d’incidents ces dernières années, le SNALC salue la volonté du gouvernement de mettre fin aux actes de harcèlement. Toutefois, il déplore la communication tardive du ministère sur les actions à entreprendre, les instructions concernant le questionnaire ayant été transmises pendant les vacances scolaires. Bien que la passation de ce dernier ait été étalée entre le 9 et le 15 novembre, les équipes enseignantes n’ont clairement pas eu le temps de se familiariser avec le dispositif.
Finalement, les différentes actions demandées se sont imposées dans la précipitation, ajoutant une pression supplémentaire sur les épaules des directeurs d’école et des PE, qui manquent cruellement de temps et de formation dans un domaine particulièrement délicat. Les délais trop courts n’ont certainement pas permis un véritable travail en amont en classe, afin de préparer les élèves à se questionner sur la notion de « harcèlement » et à reconnaître, de manière objective, les situations pouvant s’y rattacher. Le SNALC dénonce les dérives possibles en lien avec les résultats des questionnaires : une mauvaise interprétation des faits par les élèves pourrait inquiéter les parents, entraînant des conséquences néfastes sur la qualité du climat scolaire.
Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1483 École du 8 décembre 2023