Le SNALC avait été reçu par le Directeur Général de l’enseignement Scolaire et par l’Inspection Générale, le 6 octobre 2021. Cet entretien avait permis au SNALC de remettre certaines pendules à l’heure. Le DGESCO avait annoncé que tout serait clarifié dans une foire aux questions (FÀQ) à venir. La FÀQ est venue (ci-dessous en téléchargement). Le SNALC vous en fait l’analyse.
L’ESSENTIEL
- « Le projet d’évaluation est présenté au conseil d’administration pour information, sans faire l’objet d’un vote ».
- « L’évaluation des élèves relève de la compétence exclusive de l’enseignant».
- « Il n’y a pas d’harmonisation des moyennes au sein de l’établissement».
I-1 – QUELS ENSEIGNEMENTS SONT CONCERNÉS PAR LE PROJET D’ÉVALUATION ?
La réponse est alambiquée, et laisse penser («De plus…») que la philosophie et le français sont concernés par le projet d’évaluation. C’est totalement faux, comme l’indique très clairement l’arrêté règlementaire du 27 juillet 2021 : «L’organisation du contrôle continu pour le baccalauréat général et technologique fait l’objet d’un projet d’évaluation. »
Clairement, quoi que dise la FÀQ, ni le français, ni la philosophie, ni les spécialités de terminales n’ont à entrer dans le projet d’établissement.
II-1 – DOIT-ON INDIQUER TOUTES LES NOTES DANS L’ÉDITEUR DE NOTES CHOISI PAR LE LYCÉE OU SEULEMENT LES NOTES CERTIFICATIVES QUI REMONTERONT ENSUITE PAR LE LSL ?
Ce point de la FÀQ introduit l’idée qu’il existerait des notes qui seraient certificatives et d’autres qui ne le seraient pas. Le SNALC se doit de rappeler ce que dit l’arrêté du 27 juillet 2021. Il parle de «la moyenne des moyennes» obtenue par l’élève. Et en vue d’attribuer le baccalauréat, la commission d’harmonisation dispose « des évaluations chiffrées annuelles des résultats de l’élève, renseignées dans le livret scolaire ». Nulle part on ne trouve de différenciation entre les notes.
III-1 – QUEL EST LE «SEUIL MINIMUM» EN DEÇÀ DUQUEL LA MOYENNE DE L’ÉLÈVE NE POURRAIT PAS ÊTRE RETENUE POUR LE BACCALAURÉAT ?
III-2 – COMMENT PROCÉDER QUAND LE SEUIL MINIMAL DE NOTES N’EST PAS ATTEINT ?
Les réponses à ces deux questions créent ex nihilo des évaluations de rattrapage de fin de trimestre ou de fin de semestre. L’arrêté, lui, dans son article 12, pose qu’un candidat qui ne disposerait pas d’une évaluation chiffrée annuelle en première ou en terminale doit être convoqué à une épreuve ponctuelle. Nulle part il n’est question de moyenne trimestrielle ou d’attendus trimestriels.
Ces évaluations purement et simplement introduites par la FÀQ n’ont donc aucune existence réelle. Pour ces évaluations comme pour le reste, tout doit dépendre du « local », de ce que le ministère appelle « l’intelligence du terrain ». Chacun sait que sur ce « terrain », l’intelligence invoquée est celle du chef d’établissement. Il y a donc danger.
I-10 – QUE FAIRE SI UN ENSEIGNANT N’APPLIQUE PAS LE PROJET D’ÉVALUATION ?
À mots à peine couverts, le ministère annonce que les contrevenants seront honnis ou châtiés pour désobéissance à leur supérieur hiérarchique, alors que le document qu’ils ne respecteront pas sera l’émanation L912-1-1, ne peut porter atteinte à la liberté pédagogique de l’enseignant. Le SNALC vous le dit : La FAQ du ministère va à l’encontre des textes règlementaires et tente de faire du projet d’évaluation un document contraignant et donc dangereux. Elle donne un rôle de garde-chiourme au chef d’établissement chargé de punir les contrevenants Pour conclure, le SNALC a toujours considéré que le contrôle continu serait un danger pour les professeurs. Aujourd’hui, il ne peut que regretter qu’un autre syndicat ait eu l’idée, par un amendement au Conseil Supérieur de l’Éducation, d’introduire ce projet d’évaluation qui crée plus de problèmes qu’il n’en résout. Il maintient que le meilleur moyen d’«harmoniser» et de garantir l’équité à un examen, ce sont des épreuves nationales et anonymes.
Article paru dans la Quinzaine universitaire n°1458 du 15 novembre 2021