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Programmes des lycées, attention à l’avis sévère du CSP

Le secteur EPS du SNALC a pris connaissance du document publié par le Conseil Supérieur des Programmes au mois de mai dernier. Cette «Note d’analyses et de propositions sur les programmes du lycée et sur les épreuves du baccalauréat» est consultable ici.

L’EPS est bien sûr concernée par cette note. Elle dresse un bilan plutôt pertinent de la discipline, mais aussi très sévère. Cette note est très importante car elle prépare directement les programmes à venir et il n’y a pas de doute qu’en matière d’EPS la surprise risque d’être grande à la rentrée !

Le ministère nous a demandé d’y réagir et d’exprimer des propositions qui seront étudiées. En tiendra t’il compte ? Quelles propositions parmi celles des différentes organisations syndicales seront retenues, travaillées ?

Dans l’attente nous vous livrons ici, nos remarques, nos analyses et nos propositions qui s’inscrivent dans la ligne poursuivie par le SNALC-EPS.

□ Note du CSP :
“Les programmes du lycée devraient mieux s’articuler avec les programmes de la scolarité obligatoire et les attendus du supérieur”

Position du SNALC :

Tout à fait d’accord ! Pour la première fois dans l’histoire de l’enseignement de l’EPS dans le secondaire, les programmes du collège de 2008 et du lycée de 2010 se sont accordés sur une matrice commune et une progression dans les niveaux des compétences attendues.
Les derniers programmes du collège de 2015 ont rompu cette articulation axiologique. La question qui se pose est la suivante :
Est-ce aux nouveaux programmes du lycée de s’articuler sur ceux du collège ou est-ce aux programmes du collège de s’adapter à la nouvelle formulation des programmes du lycée ?

□ Note du CSP :
“les compétences ; celles attendues au lycée sont certes en cohérence avec celles construites au collège, mais elles sont déclinées selon trois niveaux de maîtrise (3, 4 et 5) alors que les nouveaux programmes de collège ne mentionnent plus les niveaux 1 et 2, mais des attendus de fin de cycle 3 et 4 ; “

Position du SNALC :

Il serait opportun de reconstituer ce continuum dans les compétences attendues entre le collège et le lycée.
Cependant les compétences attendues des cycles 3 et 4 ont une formulation et répondent à une conception bien différente de celles actuellement en vigueur au lycée. Elles ne peuvent pas constituer des compétences attendues de niveau 1 et 2 auxquelles feraient suite celles de niveau 3, 4 et 5 du lycée.
Si le niveau lycée est considéré comme le cycle 5, alors dans la poursuite des programmes du collège où les compétences attendues attendues du cycle 4 sont identiques de la 5e à la 3e, celles du lycées pourraient être aussi conçues selon un seul et même niveau pour les 3 années du lycée, de la 2nde à la terminale. Elles constitueraient les compétences attendues du cycle 5.

□ Note du CSP:
” Si les objectifs aujourd’hui poursuivis sont pertinents, ils semblent cependant ne pas être pleinement atteints : la forme de pratique scolaire proposée en EPS dans les lycées ne correspond pas aux aspirations des jeunes et ne leur donne ni les repères ni la motivation pour poursuivre l’activité physique au-delà de la pratique scolaire “

Position du SNALC :

Le SNALC prend bonne note de cet avis sévère et sans concession à l’égard de la discipline qui remet profondément en question cette dernière, certains acquis et sans doute aussi certaines croyances !
Il est temps de moderniser l’EPS autour de 3 axes qui nous semblent indissociables et complémentaires pour rendre la discipline plus attractive et maintenir l’engagement ultérieur des élèves dans l’activité physique.

    • Assouplir la logique des compétences propres (CP) qui imposent au Bac de présenter 3 APSA dans 3 CP différentes.
      Le SNALC s’est prononcé de nombreuses fois à ce sujet.
      Soit il faut revoir cette classification, et revenir à une classification en 9 familles d’APSA, soit il faut assouplir les exigences certificatives en lien avec cette classification.
      Par exemple autoriser le choix de 2 APSA dans une même CP, à condition par exemple que l’une soit individuelle et l’autre collective.

 

    • Rendre l’EPS plus conforme non seulement aux pratiques sociales et culturelles mais aussi aux modalités de leur pratique bien davantage centrées sur la convivialité, l’échange, le ludisme et la recherche de bien être que sur une logique de performance, comme c’est encore le cas aujourd’hui. Cette logique dégrade l’estime de soi du plus grand nombre et limite l’excellence à une minorité d’élèves. L’EPS stigmatise les élèves moyens et peu performants et in fine, les détourne de la poursuite d’activités.
      Le problème est encore plus perceptible chez les lycéennes, pour la simple et bonne raison que la performance physique n’entre plus dans leurs objectifs de développement et leurs critères personnels de réalisation. Il y a fort à
      parier que des activités comme le yoga, le taÏ-chi, la relaxation….qui ne font toujours pas parti du référentiel national d’APSA, seraient très appréciées des jeunes filles en EPS.

 

  • Valoriser davantage le niveau d’investissement des élèves que leur niveau de performance. L’EPS stigmatise les élèves moyens et peu performants et les détourne de la poursuite d’activités.
    Les critères d’évaluation centrés sur la performance sont à revoir en EPS car ils entrent en contradiction avec les finalités même de la discipline, qui visent l’épanouissement du plus grand nombre et le réinvestissement dans des activités physiques de bien-être et de loisir, garantes de santé.


□ Note du CSP :
“En éducation physique et sportive, l’évaluation consiste en un contrôle en cours de formation organise en un ensemble certificatif de trois épreuves. L’évaluation et la notation de chaque élève dans chaque épreuve sont réalisées en co- évaluation. La reforme du baccalauréat a compter de la session 2021 placera la discipline dans une situation singulière : alors qu’elle figurera parmi les enseignements communs a tous les élèves, la modalité de son évaluation demeurera celle du contrôle en cours de formation, ne s’inscrivant pas, donc, dans le cadre des épreuves communes. Pour être légitimée, cette place singulière devra être explicitée et contribuer aux apprentissages des élèves.”

Position du SNALC :

Le SNALC partage ce point de vue et en est conscient. Mais la nature des pratiques physiques, leur diversité, les installations qu’elles nécessitent et la temporalité qu’elles imposent (les élèves sont évalués en temps réel et non de façon différée) réclament une organisation spécifique et moins commune.
Le SNALC a formulé des propositions quand au protocole d’évaluation possible.