Le secourisme est enseigné au sein de de l’éducation nationale depuis une vingtaine d’années, mais ce dossier est-il toujours une priorité ?
Suite aux attentats de 2015, la circulaire interministérielle n°2016-103 rappelle l’obligation de former 70 % (en 2018/2019) d’élèves au PSC1 à la sortie du collège. Mais aujourd’hui en moyenne les résultats restent inférieurs à 30 % avec d’importantes disparités territoriales.
Au niveau académique, le CADS (chargé académique du dossier secourisme) qui accompagne et informe les chefs d’établissements sur le budget alloué par le recteur, n’est pas nécessairement formé en la matière. De ce fait, le SNALC constate une iniquité importante des rémunérations des formateurs qui selon les rectorats peuvent être correctement rémunérés ou pas du tout. Les enveloppes proviennent de fonds dédiés mais aussi d’HSA, d’HSE ou de pactes (avec des taux très variables). Le plus souvent la recherche d’économies prime sur la finalité éducative.
En partenariat avec le ministère de l’intérieur (Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises), pour les contenus techniques, l’éducation nationale a mis en place un enseignement graduel au secourisme (volet pédagogique). Il préconise l’Apprendre à Porter Secours (APS) en primaire , les Gestes Qui Sauvent (GQS) en 6è ou 5è, puis le PSC1 en 4è ou 3è. Or pour pallier au manque de moyens, ce continuum est rarement respecté et les GQS (2h) remplacent minimalement en 3è la PSC1.
Pour former au moins 70% d’élèves au PSC1 et 100% au secourisme, il faudrait un budget réellement corrélé au nombre d’heures effectivement nécessaires dans l’ensemble du système éducatif. Il conviendrait également d’augmenter le nombre de formateurs avec, au minimum, un formateur GQS et un formateur PSC1 par établissement dans le secondaire. Or actuellement, il y a pénurie et l’on incite par endroit les formateurs existants à se déplacer d’établissements en établissements pour assurer ces formations. Et la situation d’endettement catastrophique de la France ne va pas améliorer les choses !
Le SNALC constate le déclin de cet enseignement pourtant très bien conçu, très apprécié des élèves, qui permet de sauver des vies et déplore l’approximation dans lequel il est en train de sombrer comme de nombreuses autres pièces du système