Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que des programmes seront modifiés. Récemment encore, un projet de programme d’Éducation à la vie affective et sexuelle (EVAS) a été étudié dans les instances de notre institution. Les attentes du SNALC, quel que soit le programme, sont claires.
L’architecture et le focus
Les programmes publiés ou étudiés ces derniers mois ont une qualité commune que le SNALC veut voir s’installer durablement. Ils définissent les contenus à enseigner par année. On évite ainsi les écueils des cycles : ne pas savoir clairement ce qui a été fait en amont, risquer d’avoir une dernière année de cycle chargée de toutes les lacunes des années précédentes et brouiller la lisibilité nationale des contenus dispensés aux élèves.
Une fois posée cette structuration annuelle des contenus, le SNALC a aussi des attentes sur lesdits contenus. Depuis trop longtemps, le focus a été mis sur les compétences et – l’exemple des programmes de langues vivantes étant le plus flagrant – les connaissances avaient disparu ou se retrouvaient reléguées à un arrière-plan fort lointain. Les récents programmes rééquilibrent tout cela malgré un besoin (maladif ?) de conserver des mantras liés aux compétences.
Ils témoignent aussi d’une nouvelle tendance tout à fait contestable pour ne pas dire dangereuse.
Non aux compétences psychosociales !
Le SNALC a vu fleurir ces compétences très modernes et que les entreprises comme Google adorent : gérer ses émotions, s’auto-évaluer positivement, communiquer positivement… Vous pouvez trouver l’ensemble de ces nouveaux totems sur Eduscol ou sur Santé Publique France. Bien sûr, nos enseignements ont pour finalité de former des citoyens et des êtres humains équilibrés. Or, les récents programmes, notamment via ces compétences psychosociales, transforment ces finalités en objectifs d’enseignement et semblent viser à normer les comportements. Pour le SNALC, là n’est pas l’objet de l’École, qui doit élever la connaissance et la réflexion afin de former des adultes responsables de leurs choix.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1496 du 30 décembre 2024