Nous l’avons déjà dit, certains se sont gobergés de la nouvelle gestion des ressources humaines dans l’Éducation nationale. On allait voir ce que l’on allait voir… Bien sûr les esprits chagrins syndicalistes pouvaient se plaindre de la perte d’intérêt des commissions paritaires, mais on allait offrir à chacun de “l’individualisé”, du “cousu main”, une vraie RH de proximité ! Alliée au PPCR, cette nouvelle manière de gérer les personnels confinerait à la perfection.
Malheureusement pour nos décideurs, le réel est tenace.
Les contingents des promotions sont à l’évidence faméliques. Et cela donne des scènes qui pourraient être cocasses si elles n’étaient pas si tragiques.
Des professeurs dévoués produisent un travail de grande qualité qui leur vaut, lors de leur dernier rendez-vous de carrière d’obtenir légitimement et majoritairement l’avis « Excellent ». Malheureusement pour eux, par une péréquation qui ne rend compte en rien de leur investissement ni de leur valeur professionnelle, ils se voient octroyer un avis final « Très Favorable » voire parfois seulement « Favorable » du recteur. Avis final qui, évidemment, cela les freine jusqu’à la fin de leur carrière puisqu’il est malheureusement pérenne.
De même, lors des rendez-vous de carrière précédents, il n’est pas rare de voir des collègues obtenir un avis final « Excellent » sans pour autant se voir accorder le fameux “accélérateur de carrière”.
Bien sûr, les recours existent et le SNALC se fait fort de défendre vos droits. Mais le système est clairement vicié.
C’est pourquoi l’une des revendications du SNALC concerne l’avancement. Il faut augmenter les promotions à la hors classe comme à la classe exceptionnelle. De même, il faut permettre des réévaluations des avis après le dernier rendez-vous de carrière. Faute de quoi, parler de “prise en compte de la valeur de chaque enseignant” ne veut rien dire et confine à l’opération de communication.
Puisque l’on parle de com, comment ne pas mentionner la RH de proximité. Il ne s’agit pas ici d’accabler ceux qui essaient sur le terrain de trouver des solutions pour les professeurs. Mais admettons, tout de même, que leur portée est plus que réduite. Parfois, leur propre connaissance du système l’est tout autant…
En de nombreuses occasions, les délégués syndicaux du SNALC dans les académies ont dû intervenir pour améliorer des situations que les RH de proximité ne parvenaient pas à appréhender correctement. Sans doute est-ce cela la vraie proximité : bénéficier d’un soutien qui ne dépend qu’aucune hiérarchie et peut donc offrir une vraie écoute et un vrai support. Pour le SNALC, l’administration doit ouvrir les yeux sur ce fait.