Les bilans des différentes CAPA et CAPN, qui se sont déroulées pour la première fois dans le cadre nouveau du PPCR, démontrent des promotions fortement inégales et subjectives selon les évaluateurs (IPR, chefs d’établissement et recteurs), les disciplines et les académies.
Nos commissaires paritaires ont noté que « certains évaluateurs n’ont eu recours à aucun avis TRÈS SATISFAISANT, d’autres l’ont attribué uniquement aux collègues les plus avancés dans la carrière, alors que la note de service stipule explicitement que les avis doivent être répartis de manière équilibrée entre les différents échelons de la plage d’appel. Les IA IPR, pour certaines disciplines, ont utilisé tout leur quota d’avis TRÈS SATISFAISANT, d’autres non, d’autres l’ont même dépassé, ce qui a entraîné des inégalités qui n’ont pu être qu’en partie corrigées ».
Mais une des injustices les plus criantes réside dans le fait que l’appréciation rectorale, portée cette année, demeure conservée pour les campagnes de promotion ultérieures, en particulier pour les collègues qui en raison de leur ancienneté ont dépassé le cadre d’application du PPCR.
Ainsi les collègues au 9e échelon avec 2 années d’ancienneté, n’entrant plus dans le protocole des rendez-vous de carrière, se sont vus automatiquement reclassés sans aucun préavis et selon des procédés des plus subjectifs et obscurs. Nombreux sont ceux qui ont ainsi vu leurs avis dégradés, notamment de la part des IPR, sans plus d’explications. Il suffit de consulter les réseaux sociaux, pour mesurer l’ampleur du mécontentement des professeurs qui vivent ces sentences comme une double injustice. Non seulement leur avis pour le passage à la hors classe a été revu à la baisse, mais en plus cet avis va perdurer pour les années à venir. Les professeurs qui ont alors perdu une mention EXCELLENT ou TRÈS SATISFAISANT pourront se voir rattrapés et dépassés l’année suivante par de nouveaux collègues qui eux en bénéficieraient. Quant à ceux qui d’un ex avis SATISFAISANT se retrouvent avec un À CONSOLIDER…il n’est pas nécessaire de décrire leur colère et leur amertume.
Le PPCR a promis la hors classe pour tous… mais absolument pas au même rythme, dans des conditions très inégales et de façons plus que subjectives !
Non ne pouvons que rappeler combien le SNALC avait voté contre ce protocole. Et nous n’évoquons pas ici l’opacité ni la subjectivité de l’évaluation des 11 compétences des rendez-vous de carrière, ni même des conditions sélectives de promotion à la Classe Exceptionnelle. Nous y reviendrons.
En attendant, les collègues très fortement déçus par le PPCR pourront se retourner vers leur organisation syndicale pour leur demander maintenant ce qu’elle compte bien faire. Le SNALC lui a d’ores et déjà pris des mesures. Le gel des avis, sans recours possible, pour les personnels réévalués en dehors des rendez-vous de carrière, est contraire au statut de l’évolution de carrière dans la fonction publique. Le SNALC va donc engager une consultation juridique auprès d’experts et un dialogue auprès de parlementaires afin d’étudier, de dénoncer et de tenter de remédier à cet effet délétère.