Depuis, le SNALC n’a eu de cesse de dénoncer les PIAL. Le ministère, conscient des dérives de ce système qu’il avait initié, a tenté de limiter les dégâts en publiant un guide national en 2020, mais ce dernier est loin de tout résoudre. Les situations les plus problématiques sur lesquelles le SNALC est régulièrement consulté ne sont pas abordées dans ce guide.
Malgré tous les dysfonctionnements relevés au cours de l’expérimentation, à la rentrée de septembre 2021, les PIAL ont été généralisés partout en France. Très vite, et comme le SNALC l’avait dénoncé, les AESH ont vu aussi bien leurs situations professionnelle que personnelle dégradées et leurs missions parfois dévoyées.
Ainsi, les AESH naviguent à vue au gré des arrivées de nouveaux élèves dans les écoles et établissements et des notifications changeantes.
Les coordonnateurs PIAL rarement au fait des spécificités des élèves et des spécialités des AESH, gèrent souvent les affectations à la manière d’un service de « gestion de ressources humaines ». Un rapport récent du Sénat dénonce d’ailleurs cette gestion inappropriée lorsque l’on doit rechercher l’adéquation entre un élève en situation de handicap et un accompagnant. Ainsi, l’inscription d’un nouvel élève notifié dans un collège peut détruire, en une seule journée, des mois de travail en équipe et la perte d’une confiance durement établie avec un élève débutant l’apprentissage de la lecture, dans l’école d’à côté.
Ce système PIAL impose aux AESH des déplacements erratiques au sein du territoire, simplement en étant prévenu « en amont » – soit du jour au lendemain – faisant fi de ses obligations personnelles, de ses possibilités de transport ou d’un second emploi dès lors menacé.
Ce système de gestion est une source d’incertitude et de stress au quotidien pour les AESH.
De plus, les heures connexes, mises en place en même temps que les PIAL et permettant aux AESH de participer aux concertations, aux formations et de préparer des supports pour les élèves, sont trop souvent détournées au détriment des AESH pour les obliger à accompagner des sorties scolaires avec nuitées par exemple ou pour réaliser des tâches administratives ou de surveillance, de manière illégale.
Dernier camouflet en date : le livret de parcours inclusif. Ce document condense toutes les informations sur l’élève en situation de handicap, que ce soit au niveau scolaire ou médical. L’objectif du LPI vise à améliorer le parcours de l’élève dans le PIAL et est accessible à non moins de 22 acteurs… mais pas aux AESH qui sont pourtant au plus proche des élèves !
Cet éclairage n’augure rien de bon pour l’avenir de cette profession et de ses acteurs. Le SNALC est donc encore et toujours aux côtés des AESH pour les informer sur leurs droits, les aider à en obtenir de nouveaux et pour les accompagner lorsque ceux-ci sont bafoués.