Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1461 du 28 janvier 2022
La gestion de la crise sanitaire occupe toujours beaucoup des collègues parfois à la limite de la rupture, et parfois au-delà de cette limite. Le SNALC travaille ce dossier depuis près de 2 ans maintenant, et vous pouvez trouver tous les éléments de notre action sur notre site.
Mais nous avons besoin aussi de penser le système scolaire hors crise sanitaire, car les problèmes structurels sont toujours présents, et se sont même aggravés. Nous savons que vos préoccupations principales sont la rémunération et les conditions de travail. Sur la première, la fameuse « revalorisation » promise par le ministre a fait pschitt, et n’est « historique » que par sa faiblesse, voire son inexistence pour de très nombreux collègues. Sur les secondes, la suppression de près de 8 000 postes dans le second degré ou l’organisation des PIAL pour les AESH, par exemple, ne vont pas dans le sens de l’amélioration. La situation des personnels sociaux et de santé, le refus d’accorder aux AED et AESH les primes éducation prioritaire, la perte d’attractivité du métier de professeur des écoles, les dotations horaires qui sont tombées dans les collèges et les lycées… sont toutes choses qui montrent bien qu’aucune amélioration solide n’a eu lieu et que, pour beaucoup de personnels, on est au contraire dans le domaine de la régression.
Le SNALC a donc appelé les personnels à la grève ce jeudi 27 janvier, pour revendiquer une importante amélioration de la part fixe de nos rémunérations, et ce sans contreparties. Tant que nous ne serons pas payés à la hauteur de nos compétences et de la difficulté de nos missions, passage nécessaire pour regagner le respect de notre métier dans l’opinion publique et les médias ; tant qu’on accumulera des missions sur les missions, des réunions sur les réunions, tout cela sans aucune reconnaissance financière, l’École et ses personnels demeureront en crise, y compris en crise des recrutements.
Monsieur le ministre, vous voulez un système scolaire efficace, reconnu dans le monde entier pour sa qualité, avec des enseignants et des personnels « du XXIème siècle » ? Alors payez-nous, plutôt que de payer des sommes énormes à des consultants en blabla pour produire des rapports bidons. Si vous avez l’argent pour financer l’inutile, alors vous devez pouvoir trouver l’argent pour rémunérer le nécessaire.