Les assistants de service social des administrations de l’État (ASSAE) de notre ministère ne sont pas traités comme ils devraient l’être avec le niveau de qualification pourtant exigé et compte tenu de l’exercice de missions de plus en plus nombreuses et pénibles. Leurs conditions de travail ne cessent de se dégrader.
Ils appartiennent à un corps interministériel de catégorie A depuis le 1er février 2019 mais, malgré la refonte en deux grades sans classes (suppression des deux classes du 1er grade) opérée à compter de janvier 2021 qui a permis une petite amélioration, leur grille indiciaire de traitement n’est pas encore celle du A-type (grille des AAE ou des professeurs certifiés, par exemple). L’indice sommital de leur grille (IM 627) est bien loin de celui de la catégorie A standard (IM 972).
Le montant plancher de l’IFSE attribuée aux ASSAE (7 950 € brut /an pour le groupe 2, soit 662,5 €/mois) est plus proche de celui d’un personnel administratif de catégorie B (640 € brut/mois pour un SAENES du groupe 1) que de celui de la catégorie A. De plus, les sommes perçues au titre de l’IFSE ne sont pas prises en compte pour la retraite, ce qui conduit à une pension inférieure de 35 % par rapport à celle que peut percevoir un fonctionnaire de catégorie A-type.
Contrairement aux ASSAE d’autres ministères, ceux de l’Éducation nationale sont toujours exclus du versement du complément de traitement indiciaire (CTI) – soit 49 points d’IM ou 241,21 € bruts/mois – décidé lors du Ségur de la santé, alors même qu’ils peuvent être amenés à travailler en partenariat avec eux sur certains dossiers.
Cette situation est malheureusement identique pour les conseillers techniques de service social (CTSS) qui sont recrutés parmi les ASSAE.
Il est urgent que notre ministère se décide à créer des postes pour répondre aux besoins de plus en plus importants et rendre ces métiers plus attractifs, ce qui est très loin d’être le cas actuellement. Les dates de clôture pour l’inscription au concours interne de CTSS ont d’ailleurs été reportées du 9 novembre au 7 décembre, vraisemblablement en raison du manque de candidats.
Faire l’effort nécessaire pour donner à ces personnels ce qui leur revient de droit ne provoquerait pas la ruine du ministère étant donné les effectifs modestes concernés (2793 ASSAE et 370 CTSS au 1er février 2023).
Dans un courrier intersyndical daté du 6 novembre 2023, le SNALC, avec d’autres organisations représentatives, a alerté le ministre sur l’urgence à agir pour améliorer la situation de nos personnels sociaux, de plus en plus sollicités et indispensables, à l’heure où la lutte contre le harcèlement scolaire est érigée en priorité ministérielle, et alors que la précarité sociale touche un nombre de familles toujours plus important.
Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1483 du 8 décembre 2023