Suite à l’audition de différents acteurs de l’Éducation nationale, dont le SNALC, les députés de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale ont eu la courtoisie de nous adresser leur rapport sur l’orientation et la découverte des métiers. Nous ne pouvons que signifier notre désaccord profond avec nombre de leurs préconisations.
Certes, des pistes intéressantes émergent : rendre plus visible le travail de l’ONISEP, revoir la carte des CIO, améliorer Affelnet, rendre obligatoire la publication des différents algorithmes – dont Parcoursup – ou imposer la publication des critères de sélection des commissions des différentes formations postbac, voire chercher d’autres solutions que Parcoursup. Quelques portes ouvertes sont aussi enfoncées comme l’idée d’instaurer des échanges réguliers entre parents, élèves et enseignants ou de revenir sur les intitulés et l’articulation des familles des métiers.
Mais l’idée maîtresse du rapport, est aux antipodes de ce que prône le SNALC.
Les députés recommandent notamment d’anticiper la découverte des métiers dès le cycle 2, de l’intégrer dans les programmes scolaires ou d’inclure – encore – dans la formation des enseignants, des modules concernant l’orientation. Focalisés sur l’idée certes intéressante qu’avoir un projet crée de la motivation chez l’élève, les députés oublient trop vite que 30 % d’entre eux, au collège, ont des difficultés en français et/ou en mathématiques et que les acquis dans les autres disciplines sont loin d’être mirobolants.
Chercher un levier – pour employer le jargon ministériel – pour améliorer la motivation des élèves est une chose, mais donner une place aussi importante à l’idée d’un parcours professionnel en rognant un temps d’enseignement dont les élèves ont un besoin criant, pose clairement problème.
Laissons les professeurs enseigner et faire progresser les élèves. Il y a bien, au-delà des 26 et 27 heures des semaines des collégiens, des temps mobilisables à cet effet et avec les spécialistes de la question.