Le Bulletin Officiel du 15 décembre 2022 réaffirme l’importance de l’implantation de projets de mobilité européenne d’élèves et de personnels.
UNE UNIFORMISATION DES PRATIQUES À MARCHE FORCÉE
Si « l’objectif est de donner accès aux élèves et aux professeurs à une action éducative qui dépasse les frontières nationales », le SNALC signale que sur le terrain, les conditions de travail des équipes qui s’impliquent dans ces dispositifs sont loin d’être idylliques ! Que l’on puisse affirmer que « les enseignants référents pour l’action européenne et internationale (ERAEI) jouent un rôle décisif d’accompagnement et [que] leur action est valorisée » relève d’un sacré culot !
Les ERAEI ne bénéficient à ce jour d’aucune formation, donc d’aucune compétence particulière. Ils doivent utiliser le système D et leur propre savoir-faire pour mener à bien leur mission colossale pour laquelle, à ce jour, aucune rémunération n’est prévue !
Ainsi, l’on peut se demander si les effets d’annonce pour favoriser l’uniformisation de pratiques entre territoires en supposant que tout le monde répondra à l’appel seront efficaces ! « D’ici à 2025, 50 % des écoles et des établissements (…) proposeront à leurs élèves des projets d’échanges virtuels actifs ».
De même, les injonctions à accepter le produit coûte que coûte seront-elles des gages de réussite ? « Les écoles et les établissements favorisent et facilitent l’accueil d’élèves, de personnels ou d’intervenants étrangers dans le cadre de leur politique d’ouverture à l’international ».
DES RETOURS D’EXPÉRIENCE EN DEMI-TEINTE
L’octroi d’accréditations ERASMUS + par consortiums d’établissements a toutefois déjà permis à certains déplacements de personnels de se concrétiser. Les témoignages sont engageants pour ce qui est de l’aventure humaine, mais les formations thématiques sur place laissent à désirer, faute de vrai travail en amont sur la qualité des prestations. Tous les thèmes prévus sont d’inspiration Montessori ou nouvelles pédagogies. Certains systèmes ne sont pas adaptables chez nous…
Pour le SNALC, la mobilité doit s’inscrire dans des parcours de compétences cohérents.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1472 du 9 janvier 2023