Juste nommé et déjà déplacé, après seulement quatre mois d’exercice, autre record de précocité, Gabriel Attal est remplacé par Amélié Oudéa-Castéra. Dans la valse des ministres de l’Éducation, voilà le 4e temps !
Resurgit à cette occasion l’hydre à deux têtes, précédemment pilotée par JM. Blanquer, puisque fusionnent pour la seconde fois en un méga-ministère, celui des Sports (augmenté des Jeux olympiques et paralympiques) et celui de l’Éducation nationale (et de la jeunesse).
Les enseignants d’EPS pourraient se réjouir qu’une ministre des Sports conduise dorénavant leur institution. Bien au contraire !
Une première inquiétude porte sur le dualisme inévitable du fonctionnement bicéphale de ce super-ministère. En cette année olympique, où tous les regards du monde seront centrés sur la France, sa maîtrise des événements et des enjeux, la tête sportive laissera-t-elle le temps et l’énergie nécessaires à la tête éducative pour qu’elle relève les défis majeurs d’une École en pleine crise : attractivité, recrutement, rattrapage salarial, conditions de travail, sécurité, remontée du niveau des élèves… ? Les enjeux sont immenses.
Une seconde inquiétude porte sur le syncrétisme de ce fonctionnement bicéphale. Avec cette (con)fusion entre Sport et Éducation toutes les conditions sont réunies pour que perdure l’amalgame bien entretenu depuis 2017 entre Sport et EPS. Le but de cette confusion étant d’affaiblir, pour des raisons tant idéologiques qu’économiques, l’éducation physique scolaire au profit du secteur sportif fédéral.
Le SNALC ne cessera de rappeler combien le sport et l’EPS s’adressent à des publics distincts, suivent des finalités, procèdent de méthodes et relèvent de formations différentes. Ils ne peuvent être confondus.
Le SNALC a ainsi largement dénoncé l’intégration dans l’École de dispositifs sportifs concurrentiels, promus par E. Macron et JM. Blanquer, comme Une école-un club, 30 min d’APQ en primaire, les 2h de sport supplémentaires en collège.
Craignant un renforcement et un élargissement de cette politique avec ce ministère hybride, le SNALC se montrera très vigilant.