Le SNALC attire l’attention sur la situation très préoccupante de Mayotte. Ce département d’outre mer faisant partie des zones où la barre d’entrée interacadémique est basse, chaque année plusieurs jeunes professeurs d’EPS décident de muter là-bas pour, entre autres, éviter de se retrouver propulsés en région parisienne.
Ce territoire connaît une actualité brûlante. Les habitants vivent au rythme de l’opération « Wuambushu » contre la délinquance, par le biais de la destruction des bidonvilles et l’expulsion des étrangers en situation irrégulière. L’île subit aussi une terrible sécheresse : depuis le 4 septembre, la population mahoraise est privée d’eau deux jours sur trois !
Le SNALC a pris contact avec des collègues sur place pour sonder leur quotidien. Dans un collège du nord, classé REP avec plus de 1400 élèves, les professeurs d’EPS sont confrontés à des moments de violence et de caillassage. « Madame, je crois qu’il faut rentrer là… » est le genre de conseil donné par ses élèves à une collègue quand une bande de jeunes s’introduit sur leur (très rare) installation extérieure.
Il n’y a pas d’eau potable dans cet établissement (comme dans une grande partie de l’île) et les élèves sont sensés se débrouiller pour s’hydrater malgré le climat tropical chaud. Les collègues achètent leur propre pack d’eau à 7 euros ! Et les élèves, souffrant de maux de ventre, se bousculent aux toilettes car ils continuent de boire l’eau non potable des robinets.
Mayotte ne fait plus rêver. Les collègues se sentent abandonnés : « personne ne s’intéresse à nous ». Certains cherchent déjà à quitter l’archipel sans aller au bout des 5 années permettant pourtant d’obtenir les 1000 points sur tous leurs futurs vœux de mutation.
Le SNALC affirme que l’on accepterait jamais ce genre de situation en métropole et attire une nouvelle fois l’attention des pouvoirs publics sur ce contexte intenable tout en manifestant son soutien aux collègues qui, sur place continuent de travailler avec courage.