Il n’y a rien de pire que l’enfermement psychologique dans une croyance ou le déni. Ainsi, entendre un ministre se targuer d’avoir créé des disciplines et d’avoir réenchanté le lycée a quelque chose de gênant pour qui est sensible aux situations pathétiques.
En effet, le lycée ne fonctionne pas. La structure est bancale et ne peut que s’effondrer. La situation sanitaire et les adaptations qui ont été faites ont servi de paravent. Mais la réalité est claire pour les enseignants qui tentent de fonctionner bon an mal an.
Le système des spécialités pourrait tenir la route. Mais l’abandon en fin de première est une catastrophe. Il grève la formation des élèves. L’exemple du choix forcé entre les SVT et les mathématiques est le plus flagrant. Mais d’autres sont tout aussi néfastes. D’ailleurs, le ministère lui-même pressentait que tout cela ne tiendrait pas l’eau et a tenté de mettre des rustines comme les options de mathématiques. Mais les rustines ne tiennent pas car elles ne sont pas adaptées. Et ces enseignements complémentaires trouvent de moins en moins leur public.
Les programmes sont souvent intéressants et denses – ceux de langues vivantes le sont en termes de « culture » mais pas en termes linguistiques – mais les temps d’enseignement sont loin d’avoir été adaptés.
L’éclatement des classes nuit au suivi des élèves et génère des emplois du temps où les options – qui ont perdu leur bonification – ne peuvent trouver leur place.
Quant à l’évaluation… le SNALC l’a peut-être trop dit. Mais il faut dire quand même. Ce qu’elle est devenue. Par le biais du contrôle continue, elle est un cheval de Troie pour qu’inspections et directions s’immiscent dans nos pratiques. Par celui du positionnement des épreuves de spécialités en mars, elle fait entrer l’élève et l’enseignant-correcteur dans un tunnel d’évaluations qui mène jusqu’en juin.
Tout cela doit être repensé sans attendre. Entendu sur la place des mathématiques, c’est toute cette structure par essence de guingois que le SNALC va tenter de dénoncer.
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