Si le SNALC souscrit à la visée annoncée pour l’École d’une « exigence des savoirs », une clarification préalable de ce concept s’impose pour le moins. Comment le comprendre et vers quoi engage-t-il ?
L’exigence » qualifie conjointement ce qui est impératif, essentiel à obtenir et l’atteinte d’un bon degré de réalisation. En matière d’éducation, l’exigence réclame donc de définir et sélectionner ce qui est nécessaire, indispensable à acquérir, et d’en permettre une acquisition certaine et durable. Elle conduit à repenser sérieusement le ratio quantité/qualité des attendus.
« Les savoirs » ne se bornent pas aux connaissances et au développement de capacités cognitives ou motrices en EPS. Les savoirs sont aussi des savoir-faire (méthodes, procédés…) et des savoir-être (attitudes, comportements…) à construire. Il est impossible d’instruire correctement des élèves inattentifs ou désorganisés. Savoir-être, savoir-faire et savoirs sont souvent indissociables et en synergie.
« L’exigence des savoirs » enjoint donc, en termes de savoirs, savoir-faire, savoir-être, en EPS et dans chaque APS proposée, de définir, sélectionner ce qui est cardinal à apprendre et d’en permettre une acquisition de qualité, stable, permanente. Tout le contraire du superflu, du tous azimuts et de l’inadaptation des programmes actuels aux conditions objectives d’enseignement et aux besoins des élèves. L’exigence des savoirs vise la maîtrise durable d’apprentissages essentiels pour les élèves et leur vie future.
Le SNALC est engagé de longue date dans cette perspective de redéfinition pour la discipline de ce qui est primordial dans ses finalités, indispensable dans ses contenus, nécessaire et facilitant dans ses méthodes, fondamental dans ses évaluations, pour permettre aux élèves des acquisitions essentielles et maîtrisées. Une synthèse fera l’objet d’un prochain dossier.
Enfin l’exigence des savoirs pour chaque élève requiert des enseignants compétents, formés, qualifiés. Elle ne peut donc s’envisager sans une revalorisation impérative du métier et une amélioration urgente des conditions de travail.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1486