Les projets d’école existent depuis la Circulaire no 90-039 du 15 février 1990. On y retrouve des notions d’autonomie, de relation avec les partenaires, d’analyse des besoins etc. Un chapitre est même consacré aux moyens déployés pour leur mise en oeuvre.
Même s’il a déclaré ne pas avoir connaissance des projets d’école, notre président de la République a néanmoins fait une excellente lecture des textes d’il y a 32 ans, en zappant la partie sur les besoins en formation des personnels, afin d’aider à la réalisation des projets.
Mais ce qui a vexé, choqué, indigné, c’est l’affirmation selon laquelle les directeurs n’auraient pas plus que lui connaissance des projets d’école !
Tous les 3-4 ans, les équipes pédagogiques sont contraintes de refaire un projet d’école avec l’obligation d’y inclure les axes académiques, eux-mêmes tirés des recommandations nationales.
Aussi, si ceux-ci sont « trop formels », à qui la faute ? Eh non, il ne s’agit pas non plus d’un document avec des cases à cocher. Les 10, 15, 20 pages rédigées le plus souvent par les directeurs, prouvent hélas, que le temps passé à écrire ce document est assez conséquent. Sans compter les annexes : Parcours Éducatif Santé, Parcours Citoyen, Parcours Éducatif et Culturel, les fiches actions… Si vous aimez la rédaction (in-)utile, vous êtes servis.
L’école du futur prend des textes du siècle dernier et fait croire que maintenant, tout va changer pour le mieux. Le SNALC se demande ce qu’il y aura de neuf dans ce qui sera proposé. Les moyens présentés (500 millions annoncés) iront aux écoles désignées par les DASEN sur la base des projets qui auront retenu leur attention. On va une nouvelle fois faire de la réunionite pour réécrire des projets qui ne serviront souvent à rien, excepté à mettre de la concurrence entre les écoles.
Depuis 32 ans qu’ils existent, les projets d’école n’ont jamais réussi à résorber les inégalités sociales et scolaires. Pour le SNALC, le projet d’école doit être suscité par un besoin de l’école et de l’équipe pédagogique et non répondre à une contrainte institutionnelle.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1469 du 7 octobre 2022