Le SNALC a pris le parti de classer ces propositions par ordre décroissant de nuisance pour les PLP et leurs élèves et vous donne son avis.
1.Poser les conditions de la mixité de publics et de la mixité des parcours.
Cette première proposition reflète à elle seule la volonté, qui ne date pas d’hier, de transformer les lycées professionnels en centre de formation professionnelle (voir article suivant).
2.S’affranchir de l’année scolaire et permettre un cursus modulaire lors duquel l’élève valide des blocs de compétences.
3.Adapter le rythme et la durée des PFMP en fonction du parcours et des besoins de l’élève.
Ces deux propositions font écho à la première puisqu’elles appliquent aux élèves les principes jusqu’à présent réservés aux stagiaires adultes de la formation continue.
4.Instaurer une année complémentaire facultative post bac pro, dédiée à la préparation de la poursuite d’études ou à la préparation de l’insertion.
Cela correspond à la préparation d’une mention complémentaire (MC) ou d’une formation complémentaire d’initiative locale (FCIL). Ces deux types de formation offrent une très grande liberté dans le contenu disciplinaire et les temps de PFMP sont supérieurs au temps de formation en établissement. De plus, les jeunes sont enfin majeurs. Le SNALC en comprend bien l’intérêt pour le ministère et les entreprises, mais ne voit pas celui des jeunes. Une poursuite d’études qui ne débouche pas sur une élévation de la qualification et de la rémunération n’a pas de sens. Il ne faut pas confondre formation et temps d’adaptation inhérent à toute embauche. Le SNALC est favorable au retour du bac pro 4 ans et d’un BTS en 3 ans pour tous les élèves qui en auraient besoin.
5.Accompagner l’orientation dès le début du collège et dans la durée pour parvenir à des choix éclairés d’orientation faits par l’élève et sa famille (logique de parcours dédié à l’orientation dès le collège).
Que ce soit pour la demi-journée hebdomadaire de découverte des métiers dès la 5e, ou pour la part des modules d’accompagnement personnalisé mobilisée sur les 3 années de Bac Pro, ces dispositifs se font à moyens constants et donc au détriment des contenus disciplinaires. L’arlésienne de l’orientation choisie permet d’occulter les véritables failles du lycée professionnel.
6.Favoriser les temps de concertation pour installer la nécessaire dimension collective de l’accompagnement des élèves. Installer un temps de travail collaboratif dans le service des enseignants.
7.Créer des temps réguliers de rencontre, d’échanges et de travail, entre les entreprises et les professeurs / personnels éducatifs.
Le SNALC est favorable à ces dispositions si leur pendant n’est pas l’annualisation du temps de services et l’alourdissement de la charge de travail, ce dontil doute.
8.Repenser l’accompagnement personnalisé pour qu’il puisse être effectif et efficace.
L’accompagnement personnalisé est un dispositif pédagogique fourre-tout dont l’intérêt est de répondre, du moins sur le papier, à toutes les attentes : combler les lacunes, satisfaire les HPI, éduquer à l’orientation… et toujours à moyens constants.
9.Prévoir dans l’organisation pédagogiques des phases de préparation des PFMP et en améliorer le suivi et la capitalisation.
C’est déjà le cas.
10.Créer un parcours d’éducation à la mobilité avec des compétences à valider (dont accès aux droits et aux aides).
Devant la variété et l’étendue des objectifs : de la prise des transports en commun à la mobilité internationale, en passant par la location d’un logement, le SNALC émet des réserves sur l’atteinte des objectifs.
11.Développer un tutorat / mentorat fort (impératif pour les élèves dont le parcours et fragilisé).
C’est déjà en place et ça ne fonctionne qu’à la marge.
12.Inscrire dans toutes les formations en LP un volet relatif aux compétences psychosociales « soft skills » intégrées dans les apprentissages.
Le SNALC ne s’opposerait pas à la réinstauration du prix de camaraderie.
13.Mieux communiquer auprès des familles, des élèves et des entreprises pour revaloriser l’image du lycée professionnel.
L’image du lycée professionnel ne relève pas de la communication. Impossible de la revaloriser sans qualité de la formation et sincérité de sa certification.
14.Préparer et former les équipes de direction, professeurs et autres personnels éducatifs à la prise en compte des spécificités du LP.
Ne le sont-ils pas déjà ? En revanche, pour prendre en compte leurs spécificités, le SNALC serait tout à fait favorable au classement en Éducation Prioritaire de tous les lycées professionnels.