Suite aux médailles olympiques obtenues en handball, basket et volleyball, J.-M. Blanquer a déclaré : « Vive le sport collectif ! Vive l’EPS ! Le succès de nos équipes de France illustre la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école. Saluons le travail des enseignants d’EPS et la bonne collaboration avec les fédérations ».
Des médaillés olympiques n’ont pas traîné à répliquer à ces propos délirants. Vincent Gérard (handball) a répondu : « Heureux de voir que l’EPS est considérée sur les réseaux sociaux. Parce que dans la réalité, comme le reste de l’enseignement d’ailleurs, les moyens ne sont pas là ». De même Evan Fournier (basket) a ajouté : « si mes coéquipiers et moi même sommes arrivés à l’élite de notre sport c’est grâce aux associations sportives, aux clubs, aux bénévoles mais en aucun cas grâce à l’école ». Vincent Poirier (basket) affirme « J’ai quand même rarement fait du basket à l’école ». Marie Wattel, seulement sixième du 100 m papillon à Tokyo ironise aussi : « j’hésite à reprendre les cours d’EPS du coup pour Paris 2024 ».
Rappelons-le, l’EPS et le sport, a fortiori de haut niveau, sont très différents dans leurs finalités, dans leurs méthodes, dans leurs moyens. Quelques liens peuvent exister : les cours d’EPS peuvent susciter l’intérêt, l’UNSS permet des approfondissements, l’orientation vers des clubs éventuellement. Mais là s’arrête la contribution de l’EPS au haut niveau.
Cet auto-satisfecit du ministre amalgamant succès sportifs et EPS n’est pas innocent. En flattant les enseignants, il auréole son ministère tout en coupant court à leurs revendications. Pourquoi réclamer plus de moyens pour une discipline qui produit tant d’excellence? En les rendant quasi similaires, il prépare le remplacement de l’EPS par le sport, bien plus économique, et maintenant favorisé par son super ministère