Le 9 novembre 2023, le SNALC a été auditionné sur l’apprentissage de la lecture par la commission des affaires culturelles. Cette question est très politisée, ce qui est regrettable car elle mérite mieux que d’être caricaturée à des fins polémiques. Une telle instrumentalisation est même dramatique car c’est le sujet central des premières années d’école. Pendant longtemps, l’importance du décodage a été sous-estimée et l’on voit encore certains dogmes réfuter son intérêt. Pour le SNALC, le plus important est de mettre l’accent sur l’apprentissage de la lecture dans la formation initiale des professeurs.
À l’heure actuelle, cette formation n’est pas d’une qualité suffisante, quand elle n’est pas clairement délétère.
Mais tout ne dépend pas de la formation des professeurs et de leur pédagogie. Penser cela serait réducteur. Bien évidemment, la taille des classes est un facteur de difficulté de transmission. C’est pour cela que le SNALC demande que la question des effectifs ne concerne pas uniquement les GS, CP et CE1. Souvent, l’institution utilise la baisse démographique pour diminuer les moyens. Or, la logique devrait être à l’investissement, donc à la diminution des effectifs.
Enfin, il ne faut pas évacuer la question de l’aide à l’élève et du soutien à l’enseignement des professeurs. À ce titre, la disparition des RASED et la suppression des « plus de maîtres que de classes » sont des facteurs aggravants. Autre problématique : le développement de l’école inclusive augmente l’hétérogénéité des classes ce qui n’est pas sans poser d’importants problèmes.
Contrairement au dogme institutionnel, le SNALC estime qu’une trop forte hétérogénéité est dommageable aussi bien pour les élèves que pour les enseignants.
Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1483 École du 8 décembre 2023