Depuis plusieurs années, le SNALC constate que le gouvernement s’évertue à trouver des solutions aux difficultés que les élèves rencontrent en lecture : évaluations nationales, liaisons école-collège, projets intercycles… Pour autant, les progrès sont peu visibles.
Concernant la compréhension des textes lus, on observe des lacunes en raison d’un manque évident de lexique. Lors des évaluations de début de 6e en 2023, un conte de Charles Perrault a été proposé. Même si le genre littéraire est connu des élèves, le contexte a certainement empêché une compréhension immédiate. Écrit à la fin du XVIIe siècle, il présente une syntaxe et un vocabulaire susceptibles de créer des difficultés lors d’une lecture autonome. Face à ce type de texte, les élèves doivent être accompagnés car ils n’ont plus les bases d’une culture partagée.
Ces problèmes, qui concernent un élève sur deux à l’entrée au collège, commencent dès la Petite Section : les élèves n’arrivent pas à l’école avec le même bagage de mots et ils ne viennent pas du même milieu. Une différence énorme existe et elle est purement d’ordre familial. Certains parents discutent avec leurs enfants depuis leur naissance et les familiarisent avec des livres et des histoires lues. D’autres n’ont pas forcément les codes éducatifs, préférant l’option de l’écran occupationnel. L’école ne peut malheureusement pas se substituer aux parents, qui ont un rôle fondamental à jouer dans l’éveil de leurs enfants, ni pallier toutes les inégalités.
Les difficultés d’acquisition du lexique subsistent d’année en année et ce sont bien celles-ci qui empêchent la fluidité et la compréhension en lecture : lorsqu’on lit de nouveaux mots, on a tendance à « buter » dessus. Les élèves ne peuvent pas non plus accéder au sens de ce qu’ils lisent, à moins de revoir à la baisse le niveau des textes étudiés, ce que l’on fait déjà depuis 2008.
En conclusion, le SNALC constate que les difficultés des élèves en lecture s’étendent à toutes les disciplines. Il paraît donc fondamental de travailler davantage la fluidité en lecture ainsi que la compréhension, l’acquisition du lexique et d’une culture commune, mais également d’associer les parents d’élèves à ce processus afin de faire remonter le niveau scolaire.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1485 – école du 26 janvier 2024