Les médias, certains syndicats et même parfois le Ministère nous annoncent le grand retour du redoublement, cette solution miracle pour les uns, quand les autres y voient un cataclysme. Qu’en est-il dans les faits ?
En lisant le décret qui modifie les articles D.311-12, D.321-3, D.321-6 et D.321-22 du Code de l’éducation, on constate que les diverses annonces sont très Shakespeariennes : « beaucoup de bruit pour rien ! ».
Les deux premiers articles mentionnés plus haut concernent l’aide apportée à l’élève. Ils sont modifiés pour indiquer que cette aide peut avoir lieu au sein de la classe mais aussi en dehors. Cela inclut les APC dans le premier degré, devoirs faits et le soutien scolaire dans le second degré. Et cela inclut aussi les stages de réussite pendant les vacances. Sur ce point, la première rédaction du texte inquiétait le SNALC car elle semblait impliquer l’obligation de proposer des stages. Nous avons demandé à ce que ce point soit précisé. Au final, le résumé de ces articles nouvellement modifiés tient en une phrase : l’école propose des aides que les élèves en difficulté doivent suivre.
Les deux derniers articles sont modifiés dans deux directions. En premier lieu, ce ne sont plus les parents qui décident d’un redoublement ; ce sont les professeurs via le conseil des maîtres dans le premier degré et le conseil de classe dans le second degré. Ensuite, il est précisé que le redoublement intervient lorsque les structures d’aides proposées n’ont pas permis à l’élève de progresser suffisamment pour passer en classe supérieure.
On chercherait donc en vain dans ces articles du Code de l’éducation le grand « retour du redoublement » ! Pour le SNALC, une seule chose change : le fait de rendre la décision à l’institution. Il faut maintenant que les professeurs s’en emparent et ne se laissent pas déposséder de ce pouvoir par des chefs d’établissement dysfonctionnels.
Une dernière preuve pour convaincre les prédicateurs qui promettent l’apocalypse ? Les commissions d’appel sont maintenues.
Certains devraient apprendre à lire les textes, à moins qu’ils n’agitent des chiffons rouges à dessein
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1486