Épisode 2: une chance pour les professeurs ?
Depuis quelques années, certains professeurs d’EPS en lycée professionnel ont l’inestimable opportunité de découvrir une nouvelle façon d’exercer leur métier. Oubliez le traditionnel « une classe = un professeur ». Place aux « 2 classes = un professeur ». Fini le confort des effectifs raisonnables et des cours sécurisés, bienvenue dans l’ère du sport de masse. Place désormais à l’art subtil d’enseigner dans un chaos savamment orchestré.
Observons, par exemple, un professeur en pleine action. Combien d’élèves encadre-t-il ? Impossible à dire. Ils se déplacent en permanence, dans une joyeuse cacophonie où se mêlent dribbles, courses effrénées et tentatives d’évitement désespérées. Et là, au milieu de ce tourbillon d’élèves, ce professeur en sueur, essayant tant bien que mal de jongler entre encadrement et apprentissage personnalisé, tout en essayant de garder un œil sur chaque élève. Une véritable performance olympique !
Un deux poids deux mesures ? Certains osent dénoncer une inégalité de traitement entre disciplines. Mais voyons, ce n’est que du « sport », et les profs de « gym » sont bien connus pour leur légendaire débrouillardise !
D’ailleurs, pourquoi ne pas étendre ce concept plus tard aux autres matières ? Un cours de maths à 50 élèves ? Impossible ? Choquant pour les éternels sceptiques ? « Allons, pas de problèmes ! » L’expérience réussie des gymnases bondés en EPS prouve bien que les seules limites sont celles que l’on s’impose. « Un manque de chaise dans une salle ? » Nos chers adolescents n’ont qu’à rester debout, ou bien se relayer pour s’asseoir. En EPS, on demande bien aux élèves d’attendre de longues minutes assis avant d’avoir enfin la chance de se lever et de toucher une raquette de badminton ou un ballon. Rester debout en salle, et assis en EPS. Une véritable révolution copernicienne. Et tellement bénéfique pour la santé des jeunes. Visionnaire…