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Le Figaro – La réforme du bac n’a pas pris en compte les attentes de l’enseignement supérieur

« Cette volonté de faire passer le bac à différents moments de l'année désorganise complètement le calendrier scolaire pour les élèves de terminale, mais aussi pour ceux des autres niveaux qui n'ont pas cours quand les terminales passent leurs épreuves. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Les épreuves du baccalauréat ont débuté mercredi 11 mai par les épreuves de spécialité. Pour le président du syndicat SNALC, il faut conserver un système national d’épreuves terminales et anonymes, et revenir sur la réforme pour établir des parcours académiques cohérents.

Jean-Rémi Girard, président du SNALC, syndicat de l’école au supérieur,  répond aux questions du FIGARO le 12 mai 2022

FIGAROVOX.- Alors que la sélection pour les études supérieures se fait essentiellement sur dossier, l’examen du bac a-t-il encore un sens ?

Jean-Rémi GIRARD. Le bac a encore un sens, puisque sans le bac aujourd’hui on ne peut pas faire d’études supérieures, c’est une sorte de barrière de péage. D’autre part, le bac n’est pas juste quelque chose d’individuel, c’est aussi un examen national qui permet de fixer la norme de ce que l’on attend d’un élève en fin de lycée. C’est ce qui nous permet d’essayer d’enseigner la même chose sur l’ensemble du territoire. S’il n’y avait pas cet examen national, qui existe d’ailleurs dans tous les systèmes scolaires, on risquerait de plus en plus d’aller vers un enseignement différencié suivant l’établissement ou les catégories sociales. Le bac c’est donc aussi ce qui permet de garantir un enseignement relativement uniforme.

 

FIGAROVOX. – Annulées en 2020 et 2021 à cause du covid, c’est la première fois que les épreuves de spécialité ont lieu depuis la réforme. Quel regard portez-vous sur la réforme du bac ?

Jean-Rémi GIRARD. – Cette réforme du bac avait une idée assez intéressante au départ, qui était que les épreuves de spécialité puissent rentrer dans le dossier de Parcoursup. Cela pouvait apporter un intérêt supplémentaire pour l’orientation dans le supérieur. Le problème est que Parcoursup est un système très lent, et donc les épreuves sont supposées être passées à la mi-mars (elles ont été déplacées cette année à cause du Covid)Ces examens tôt dans l’année posent des problèmes nombreux dans l’organisation de l’année scolaire au lycée. Tout d’abord, sur la motivation des élèves après avoir passé les épreuves, mais aussi sur la qualité de la préparation que l’on leur apporte. Pour préparer le bac, il ne faut pas simplement voir tous les chapitres, il s’agit aussi d’acquérir des méthodes, ce qui nécessite du temps.

On voit aussi que cette réforme du bac a été vendue comme permettant la reconquête du mois de juin, en diminuant les épreuves terminales de fin d’année. On constate cette année que cela ne marche pas, il n’y a pas de reconquête du mois de juin, les cours s’arrêtent comme d’habitude dans les lycées c’est-à-dire début juin. Et les collègues sont ensuite occupés par d’autres activités, notamment par le grand oral qui prend un temps gigantesque. Non seulement, on n’a pas rattrapé le mois de juin, mais on a en plus perdu le mois de mai. Cette volonté de faire passer le bac à différents moments de l’année désorganise complètement le calendrier scolaire pour les élèves de terminale, mais aussi pour ceux des autres niveaux qui n’ont pas cours quand les terminales passent leurs épreuves.

 

FIGAROVOX. -Le système de notation du bac a évolué avec la réforme, désormais 40% de la note finale repose sur le contrôle continu et 60% sur les épreuves écrites ou orales. Est-ce une bonne chose de laisser plus de place au contrôle continu ?

Jean-Rémi GIRARD. – Au SNALC, nous sommes opposés au fait qu’il y ait autant de contrôle continu dans un examen national. Le contrôle continu retire une partie de la dimension nationale de l’examen, et crée un bac de plus en plus local. On le sait, les notations peuvent diverger entre les lycées. D’autre part, le contrôle continu crée aussi beaucoup d’effets pervers, notamment une forme de stress chez une partie des élèves parce qu’ils ont l’impression que tous les examens en classe sont une partie du bac. D’autre part, le contrôle continu crée une forte pression chez les enseignants puisque, à la différence d’épreuves terminales et anonymes pour l’élève mais aussi le correcteur, dans le contrôle continu on sait qui met la note. Cela signifie que l’élève, la famille, ou la hiérarchie peuvent aller se plaindre de la correction, ce qui peut tendre assez fortement les relations dans la communauté éducative.

Après avoir expérimenté ce bac, nous pensons que le système d’épreuves nationales terminales et anonymes en fin d’année est probablement le moins mauvais, celui qui fait perdre le moins de temps. Effectivement, ce système ne permet pas de relier le bac à Parcoursup, mais vu le calendrier, c’est de toute façon trop compliqué. De plus, cela évite la pression sur les enseignants tout au long de l’année de première et de terminale qui peuvent davantage s’occuper d’enseigner et de faire progresser leurs élèves, plutôt que d’être des machines à faire des notes de bac via le contrôle continu, et à se faire remettre en cause car la note ne plaît pas.

 
 

FIGAROVOX. -Les épreuves écrites de spécialité portent sur deux matières, choisies par les élèves parmi les trois étudiés en première, et ont un coefficient de 16, le plus fort de toutes les épreuves. En spécialisant davantage les élèves, la réforme du bac a-t-elle permis de mieux les orienter à la fin de la terminale ? Ou au contraire, un socle de connaissances générales manque-t-il une fois arrivés dans l’enseignement supérieur ?

Jean-Rémi GIRARD. – Il y a certains parcours liés à la réforme du lycée qui fonctionnent correctement, et de ce point de vue là les épreuves de spécialités sont en fait assez classiques par rapport à ce qu’on connaissait auparavant, y compris en termes de coefficient. Mais le problème majeur, c’est qu’effectivement, le fait de n’avoir que deux spécialités en terminale crée un entonnoir très, voir trop resserré dans un certain nombre de situations. Beaucoup d’études supérieures s’appuient souvent sur plus que deux spécialités. Par exemple, les classes préparatoires BCPST, qui sont les classes préparatoires Véto et Agro, ont comme programme un tiers de maths, un tiers de physique-chimie, un tiers de SVT. Avec deux spécialités en terminale, l’articulation avec le supérieur ne fonctionne plus.

Un vrai souci de cette réforme du lycée, c’est qu’elle a été faite sans essayer de s’articuler avec les attentes du supérieur. C’est très compliqué pour nous enseignants de conseiller les élèves sur quelle spécialité choisir ou abandonner en fin de première par rapport à leurs projets. Parfois si le projet d’un élève change, la porte est fermée, car il n’a pas gardé la bonne spécialité.

Nous pensons qu’il faut revenir sur un véritable bac national fondé sur des épreuves terminales nationales et anonymes. De plus, sans forcément revenir à l’ancien système avec les filières S, ES et L, il faut limiter ce qui est aujourd’hui une sorte de choix à la carte des spécialités, qui est très compliqué à organiser et à assurer pour les enseignants, et pour les élèves de s’y retrouver. Nous voulons revenir à une forme de menus, plus diversifiée que S, ES et L, par exemple des filières avec des choix à l’intérieur qui permettraient d’avoir des parcours cohérents. Aujourd’hui, c’est difficile de voir ce que vont faire des élèves de terminale qui ont gardé comme spécialités science de la vie et de la terre et science économique et sociale, sans mathématiques.

Nous pensons qu’il ne sera pas gérable de remettre des mathématiques pour tous les élèves à la rentrée prochaine car les moyens horaires ont déjà été donnés aux établissements. Nous n’avons pas les professeurs de mathématiques, les emplois du temps sont déjà en train d’être réalisés, la rentrée 2022 est déjà faite. Nous demandons de retravailler plus sérieusement la place des mathématiques dans la voie générale pour prendre des mesures structurelles à la rentrée 2023.

Nous pensons à une deuxième spécialité mathématique différente, plus orientée économie, c’est-à-dire les mathématiques qui existaient dans l’ancienne filière économique et sociale. Les élèves que nous avons perdus en mathématiques avec la réforme du lycée, ce ne sont pas les scientifiques qui continuent globalement de faire des mathématiques, mais ceux qui autrefois faisaient la filière ES. Ceux-là sont en train de faire de l’économie sans faire de mathématiques, c’est un problème structurel.

« C'est difficile de voir ce que vont faire des élèves de terminale qui ont gardé comme spécialités science de la vie et de la terre et science économique et sociale, sans mathématiques. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC