Communiqué du SNALC secteur Enseignement supérieur, du 12 mars 2025
L'APPROCHE PAR COMPÉTENCES : LE SNALC DIT NON !
“Il y a des temps où l’on ne doit dépenser le mépris qu’avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux.” — François-René de Chateaubriand
L'UNIVERSITÉ EN DANGER !
Deux projets mettent en péril l’essence même de l’enseignement supérieur :
1➟ La généralisation de l’approche par compétences (APC) aux formations de Master
Présentée comme une modernisation, cette réforme a déjà montré ses limites en IUT. En remplaçant l’acquisition des savoirs par un simple catalogue de compétences fermées et périssables, elle transforme l’Université en centre de formation professionnelle, oubliant sa mission fondamentale : transmettre des connaissances solides, développer l’esprit critique et former des citoyens éclairés.
Ce modèle conduit à :
- Des diplômes dévalorisés et inadaptés aux exigences académiques et professionnelles.
- Une standardisation appauvrissante qui affaiblit les parcours universitaires et marginalise les cours magistraux.
- Une réduction des contenus à des aspects purement pratiques, transformant nos formations en “Super Bac Pro+”.
Ainsi, en Droit, lorsque le programme du BUT TC mentionne l’étude de la législation applicable à « la gestion des chariots », l’universitaire ne sait plus s’il doit rire ou pleurer.
Les responsables de composantes devraient s’opposer à ces réformes destructrices. Or, leur silence est assourdissant. Par peur d’un mauvais rapport de l’HCERES, ils se soumettent aveuglément aux directives ministérielles, comme s’il s’agissait de n’être que les « bon petits télégraphistes du Ministère », Ministère qui serait par ailleurs bien inspiré de s’atteler au problème de fond, celui de la dégradation du niveau général de nos étudiants.
Que penser également du silence des tenants du “courant critique en gestion”, alors même que cette réforme s’inscrit dans une logique patronale pure et dure ?
Libéralisme culturel et libéralisme économique : même combat ?
2➟ L’auto-évaluation des compétences par les étudiants : un leurre dangereux
Plutôt que d’exiger plus de rigueur, ce système entérine la baisse du niveau en consacrant l’idée que l’étudiant est seul juge de son apprentissage.
Une aberration qui :
- Néglige le rôle des enseignants et transforme l’évaluation en formalité administrative.
- Accentue les inégalités, désavantageant les étudiants les moins confiants et avantagent ceux qui surestiment leurs compétences.
- Met en péril la reconnaissance des diplômes et la crédibilité des formations universitaires.
LE SNALC DIT NON À CETTE DOUBLE RÉGRESSION !
Nous demandons le maintien d’une formation universitaire fondée sur la transmission des savoirs, l’exigence académique et une évaluation rigoureuse assurée par des enseignants qualifiés.
Nous exigeons l’abandon de ces projets qui affaiblissent la valeur des diplômes et compromettent l’avenir de nos étudiants.
ENSEIGNANTS, CHERCHEURS, ÉTUDIANTS : MOBILISONS-NOUS POUR UNE UNIVERSITÉ EXIGEANTE ET AMBITIEUSE !
NOUS AVONS BESOIN DE VOUS ! ADHÉREZ AU SNALC !
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Jean-Claude PACITTO est Maître de conférences HDR. Il est enseignant-chercheur à l’IUT-TC de Créteil, délégué syndical SNALC. Pour le contacter : pacitto@u-pec.fr

Philippe JOURDAN est Professeur des universités. Il est enseignant-chercheur à l’IAE Gustave Eiffel depuis 2011, délégué syndical SNALC, élu à la CFVU et au CaC restreint. Pour le contacter : philippe.jourdan@u-pec.fr