Depuis quelques années maintenant, le SNALC observe attentivement les gesticulations d’un ministère tentant coûte que coûte de rattraper le retard visible des élèves lors des publications des résultats des enquêtes internationales. 

DES CHIFFRES EN DEMI-TEINTE, DES RÉSULTATS EN BERNE 

Le problème avec les enquêtes internationales, c’est qu’elles mettent en lumière la médiocrité de notre pays dans des domaines où il devrait exceller. La DEPP énonce clairement que « Depuis l’enquête PIRLS de 2001, la performance globale française baisse progressivement à chaque évaluation » 1. Dans l’Union européenne, 12 % des élèves atteignaient le niveau « avancé » et seulement 4 % en France : un rapport de un à trois. PISA n’a fait que confirmer cette tendance. 

FLOP DE FLUENCE 

La DEPP émet de vives inquiétudes concernant le niveau de lecture des élèves. À l’entrée en 6e, « à peine plus de la moitié des élèves atteignent les attendus en fluence de lecture de fin de CM2. » Rappelons qu’en 2022, l’attendu en termes de fluence était de 126 mots correctement lus par minute. Or, bien que 55,6 % des élèves atteignent cet objectif, il ne faut pas pour autant oublier qu’ils sont 15,2 % à rester en dessous de la barre des 90 mots par minute, attente de fin de CE2, ce qui révèle le gouffre qui les sépare des objectifs de fin de CM2. 

Pour permettre à ces élèves de « raccrocher les wagons », le ministère n’a pas manqué de mettre en avant les gains potentiels des élèves de 6e qui bénéficient désormais de la généralisation de « Devoirs faits » et du « soutien en français ». Notre employeur souhaite mettre au maximum à contribution les professeurs des écoles pour qu’ils enseignent au collège dans le cadre de ces dispositifs, alors même qu’ils sont déjà particulièrement sollicités par ailleurs. Pour le SNALC, le ministère devrait mettre l’accent sur l’apprentissage de la lecture à l’école primaire plutôt que de pousser les PE vers ce Pacte, qu’il est préférable de ne pas signer.