« Paris 2024 a placé, dès la candidature, les questions d’héritage et de durabilité au cœur de son projet (…), des Jeux qui mettent plus de sport dans la vie des gens, un sport au service de l’éducation ».
Parmi les 14 objectifs de l’héritage celui de « bouger plus de la maternelle à l’université » nous intéresse au premier chef.
Après sept années de construction du projet olympique, quel héritage se profile dans le système scolaire, quels bénéfices les générations d’élèves actuelles et futures pourront-elles en retirer ?
S’agissant du label Génération 2024, en 6 ans, seulement 15 % des établissements primaires, secondaires et universitaires y ont adhéré. Mises à part quelques améliorations de partages d’installations, quelques visites de sportifs et actions locales, l’ambition d’établir des liens puissants et fonctionnels entre l’École publique et le secteur sportif fédéral, n’est bien souvent restée qu’au stade de la mauvaise idée.
Ainsi les 30 min d’APQ dans le premier degré et les 2h de sport supplémentaire optionnelles dans le second degré n’ont pas dépassé le niveau de l’expérimentation. Supports de com’ politique, de promotion du sport et de propagande olympique, ces activités se sont surajoutées à l’EPS, octroyant aux fédérations sportives un accès concurrentiel au public scolaire, peu loyal envers notre discipline.
L’héritage des JO est donc bien maigre dans le champ scolaire, absolument pas à la hauteur des attentes des enseignants d’EPS, largement ignorés dans cette entreprise.
À la rentrée 2025, rien n’aura changé. Le parc d’installations nécessaires au bon enseignement de l’EPS reste insuffisant et vétuste, la suppression des 1000 postes au CAPEPS en 10 ans n’est toujours pas comblée, les faibles horaires d’enseignement obligatoire d’EPS, particulièrement en lycée, demeurent inchangés depuis les années 60 et les programmes de l’EPS, sont de moins en moins physiques, ludiques et corporels.
Ainsi, en guise d’héritage des JO, il y a plus à constater la permanence d’un déficit historique, voire d’une dette en matière d’activité physique et sportive, scolaire et universitaire.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491 du 12 juillet 2024