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Grille de rémunération des AESH : déjà 3 rafistolages en 3 mois

© g1dade6748_640-pixabay.com

Alors que la grille entre en vigueur le 1er septembre 2021, dès le 1er octobre, le SMIC augmente, l’IM plancher passe donc de 335 à 341, ne laissant plus qu’un écart de 4 points d’IM avec l’échelon 2 (345).

Au 1er janvier 2022, une nouvelle hausse du SMIC entraîne une nouvelle augmentation de l’IM plancher. Ce dernier passe de 341 à 343, l’écart avec l’IM de l’échelon 2 (345) ne serait plus que de 2 points.

Pour éviter que l’échelon 1 disparaisse à la prochaine hausse du SMIC, suite à un arrêté du 24 janvier, l’IM de l’échelon 2 est fixé à 348 (et non plus 345) à compter du 1er janvier 2022.

Par conséquent, l’écart entre l’échelon 1 (IM 343) et l’échelon 2 (IM 348) passe à 5 points (+11,67 € mensuel net pour un 62%) et l’écart entre l’échelon 2 (IM 348) et l’échelon 3 (IM 355) n’est plus que de 7 points (+16,34 € mensuel net pour un 62%).

 

Lorsque l’Administration est contrainte de relever tous les quatre matins les IM des échelons les plus bas d’une grille indiciaire, c’est l’aveu d’une absence de reconnaissance de l’expérience professionnelle et de la valeur professionnelle de l’agent. L’institution se contente de suivre (pour l’échelon 1) ou d’anticiper (pour l’échelon 2) les hausses successives du SMIC. En l’occurrence, non seulement ce n’est pas de la revalorisation pour les AESH rémunérés aux 2 premiers échelons, au mieux ce relèvement d’IM annule ou limite la baisse de leur pouvoir d’achat, mais c’est carrément un déclassement pour les AESH rémunérés à partir de l’échelon 3.

 

Avec une inflation de plus en plus forte et les hausses du SMIC qui en découlent automatiquement, ce processus de rattrapage n’est pas prêt de s’arrêter. Donc, le ministère bluffe quand il fait de la revalorisation des AESH l’un de ses grands chantiers !

 

Enfin, dans son rapport établissant le bilan des mesures éducatives du quinquennat, enregistré à la présidence du Sénat le 23 février dernier, le Sénat note la faible rémunération des AESH. Pour l’améliorer, il préconise d’augmenter la base semaine de calcul fixé actuellement à 41 semaines. Cette préconisation ne réglerait pas l’écrasement des échelons à chaque nouvelle hausse du SMIC horaire brut, mais aurait au moins le mérite d’augmenter immédiatement le salaire de tous les AESH, notamment si la durée annuelle du service est répartie sur 45 semaines.