Le SNALC a appelé et participé à la grève massive de l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale ce jeudi 13 janvier, ainsi qu’à l’audience présidée par Jean Castex le soir même. Le fait même que le Premier ministre nous ait reçus est une preuve de l’importance de notre mouvement et que le gouvernement prend enfin au sérieux notre capacité de mobilisation, qui était à la hauteur de son mépris jusque là affiché. Il aura fallu que nous en venions à la grève pour qu’enfin, un début d’écoute apparaisse sur des problèmes que nous dénonçons collectivement depuis parfois plus d’un an et demi. Néanmoins, nous ne sommes toujours pas convaincus par les explications de fond sur les incohérences du protocole sanitaire à l’École, qui impose des contraintes très pénibles aux enseignants comme aux élèves sans offrir de garanties réelles sur son utilité, puisque visiblement le discours gouvernemental est que de toute manière, on se contamine tout le temps et partout.
Le SNALC l’a clairement dit au Premier ministre : les personnels n’ont pas fait grève uniquement pour quelques masques FFP2. La raison principale de cette large colère était avant tout le manque de respect envers les personnels, qui s’est aggravé avec la crise sanitaire, mais dont les racines sont à chercher bien avant le début de cette crise.
Pour le SNALC, le gouvernement et le ministre de l’Éducation nationale n’ont toujours pas pris la mesure de ce phénomène. S’ils ont tenté de répondre à l’aspect purement sanitaire avec quelques embauches et des masques — toutes choses que nous demandons depuis au moins un an et demi — le reste ressemblait davantage à une (longue) séance de câlinothéraphie qu’à des engagements fermes. Si le Premier ministre admet les délais trop courts d’information des personnels pour chaque nouveau protocole, il n’a finalement rien promis d’autre qu’une meilleure articulation et un meilleur pilotage. Surtout, aucune réponse n’a été apportée au SNALC sur son constat et sa demande majeurs : une revalorisation financière pour l’ensemble des personnels, dont l’engagement et la difficulté d’exercices ne sont reconnus pour le moment que par des mots. Le SNALC continue et continuera de demander des actes. Nous ne pouvons tolérer que chaque école, collège ou lycée soit transformé en mini agence régionale de santé, dans laquelle les personnels font gratuitement le travail des autorités sanitaires, qui finit par empiéter sur leurs missions habituelles, voire les remplacer totalement.
Pour le SNALC, une grève historique demande des réponses à la hauteur. Pour le moment, elles ne le sont pas. Les personnels ont prouvé qu’ils pouvaient défendre leurs intérêts par des mobilisations massives : nous devons nous en souvenir car nos salaires et nos conditions de travail ne vont pas s’améliorer par magie : il va falloir les conquérir ensemble.
Le SNALC participera à la réunion intersyndicale de ce vendredi soir.