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Franceinfo – Classement Pisa : baisse historique du niveau !

« ... Il y a des enquêtes. On n'a même pas besoin d'aller chercher PISA pour ça, on a des enquêtes nationales faites par le ministère de l'Éducation nationale qui montrent qu'on est très en difficulté, et particulièrement en français et en mathématiques...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Analyses des annonces du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel ATTAL suite aux résultats du classement PISA de la France.

Jean-Rémi Girard, président du SNALC, est l’invité, mardi 05 décembre, du 12/13 sur franceinfo.

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
Bonjour Jean-Rémi Girard, président du SNALC. […] Le niveau des élèves, est-ce que vous diriez, comme l’a dit le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal à la mi-novembre, qu’il est inquiétant ?

SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, bien sûr. Nous, on le dit au SNALC : c’est inquiétant. Ce n’est pas nouveau. Ça se dégrade. Il y a des enquêtes. On n’a même pas besoin d’aller chercher PISA pour ça, on a des enquêtes nationales faites par le ministère de l’Éducation nationale qui montrent qu’on est très en difficulté, et particulièrement en français et en mathématiques, que ce soit à l’entrée en sixième ou au cours du collège, et qu’on est dans un mouvement qui va plutôt vers le bas que vers le haut. […]

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
Le ministre de l’Education, qui doit dévoiler cet après-midi une série de mesures chocs – c’est ainsi qu’il l’annonçait – a d’ores et déjà envoyé un mail à la communauté éducative, mail que vous avez tous deux reçu, et que vous avez pu commencer à étudier. Et on parle d’abord de lever le tabou sur le redoublement. C’était un tabou, le redoublement ?

SNALC – Jean-Rémi Girard
Je ne sais pas si c’est un tabou, mais on l’a fait disparaître du système éducatif français depuis, j’aurais dit, vers l’an 2000 à peu près, sans le remplacer par quoi que ce soit. On n’a pas aidé les élèves en difficulté, du coup on ne fait plus redoubler. Il y avait des redoublements qui fonctionnaient, il y avait des redoublements qui ne servaient absolument à rien, très clairement, mais on n’a rien mis en place pour compenser. Ainsi, aujourd’hui, on est sur un tapis roulant où les élèves passent de classe en classe, qu’ils aient 2 ou qu’ils aient 18 de moyenne, peu importe. Ce ne peut pas être un système valable…

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
Comment explique-t-on ce revirement de situation? Pourquoi est-ce qu’à un moment on n’a plus fait redoubler les élèves ?

SNALC – Jean-Rémi Girard
Parce qu’on considérait que le redoublement était inefficace, parce qu’on estimait qu’il coûtait de l’argent. Cependant, le problème est [qu’il n’y avait pas] d’alternative aux redoublements, qui peuvent d’ailleurs être plus efficaces que le redoublement. Nous au SNALC, avons un projet de collège modulaire que nous estimons plus efficace que le redoublement et qui coûte souvent plus cher en moyens, y compris en moyens humains. Du coup, on a fait des économies en supprimant d’ailleurs la seule chose quasiment sur laquelle les enseignants avaient encore une forme de pouvoir de décision légère. Aujourd’hui, notre expertise pédagogique se résume à remplir des bulletins, à mettre des notes, les élèves passent, et rendez-vous en fin de troisième, en fin de seconde ou en fin de terminale pour l’orientation. […]

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
Sur ce retour au passé, que le ministre de l’Éducation nationale semble assumer, en tout cas, il ne faut pas avoir peur de revenir sur les erreurs passées.

SNALC – Jean-Rémi Girard
Je ne crois pas que ce soit une question de passé, de présent et de futur, parce que ce que dit mon collègue, sur la différenciation et donner du sens, c’est en fait tout ce qu’on nous a vendu depuis 20 ans dans le système éducatif. Je crois qu’on voit les résultats de PISA, ça ne marche pas très clairement. À un moment, il ne s’agit pas de faire 10 % de redoublement, ça ne marchera pas non plus très clairement, mais oui, par exemple, la proposition d’avoir des groupes différenciés en français et en mathématiques au collège, qui est une idée que nous portons au SNALC depuis 10 ans, c’est notre projet, mais avec des effectifs réduits, parce que si on met 30 élèves en difficulté ensemble, ça ne marchera pas non plus. Si on met 15 élèves en difficulté ensemble, qu’on aménage l’acquisition du programme, nous, on pense que ça peut avoir un vrai effet. Et de ce point de vue-là, les groupes différenciés, ponctuels, les chercheurs sont pour, très clairement, dans la recherche.

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
Concernant les groupes différenciés, juste un dernier mot sur le redoublement : est-ce vraiment à l’enseignant d’avoir le dernier mot sur le destin de l’élève ?

SNALC – Jean-Rémi Girard
Ce n’est pas vraiment le dernier mot, c’est l’avant-dernier mot, puisqu’il y a toujours des procédures d’appel qui existeront de toute manière, et qu’il y aura une commission qui pourra statuer. Mais c’est important, parce que ça, c’est un phénomène que les chercheurs n’ont pas tellement étudié : c’est l’effet du redoublement systémique. C’est-à-dire qu’on sait qu’individuellement, ça peut fonctionner ou ne pas fonctionner. Maintenant, il y avait aussi cette idée de ne pas avoir envie de redoubler. Ça fait que certains élèves et certaines familles pouvaient aussi avoir un comportement par rapport à ça, en disant, là, il faut que tu travailles un peu, il faut que tu fasses tes devoirs, etc. Ça, à partir du moment où l’élève sait que de toute façon, il passe, alors  il passe… et à l’arrivée, c’est l’enseignement supérieur, et c’est la catastrophe. Ce n’est pas sain. Donc on ne dit pas qu’il faut faire redoubler tout le monde ou faire redoubler la moitié des élèves. On ne le fera pas, de toute façon, et ce n’est pas une bonne chose, très clairement. Mais oui, à un moment, il faut redonner aux enseignants leur expertise. On a mené une enquête auprès des enseignants, avec plus de 10 000 réponses. C’est ultra-majoritairement ce qu’ils demandent, très clairement. Ils demandent de l’autorité, ils demandent qu’on reconnaisse leur expertise sur l’orientation, sur le passage dans la classe supérieure. C’est ultra-majoritaire. […]

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
Présentés dans le mail que vous avez reçu, ce sont les groupes de niveau au collège. Une trop forte hétérogénéité des niveaux freine la capacité à faire progresser tout le monde. Jean-Rémi Girard, êtes-vous favorable à ces niveaux de groupes ?

SNALC – Jean-Rémi Girard
Une fois encore, ce ne sont pas des classes de niveau. On n’aura pas des élèves qui sont dans la même classe toute la semaine et toute l’année. Ce sont des groupes qui sont dédiés au français et aux mathématiques, les disciplines qui permettent quand même de se construire.

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
Ça veut dire qu’au sein d’une même classe, dans cette classe-là, il y a un groupe des très bons, un groupe des moins bons et un groupe des moins performants.

SNALC – Jean-Rémi Girard
Je pense que cela sera organisé au niveau de chaque collège. Si on dispose de moyens humains supplémentaires, ce sera beaucoup plus facile d’avoir des groupes à effectifs réduits. Ensuite, si c’est pour prendre trois classes de 30 et faire trois groupes de 30, le résultat ne sera pas miraculeux. Si c’est pour avoir trois classes de 25, avoir deux groupes de 30 et un groupe de 15, là, le groupe de 15, avec des élèves plus en difficulté, on arrivera peut-être à faire quelque chose de bien. C’est notre projet de collège modulaire au SNALC. On attend de voir, le ministre a écrit dans son courrier qu’il y aurait des postes à ce sujet. Comme là, on est davantage sur une année où on nous a annoncé des suppressions de postes et non pas des créations, on attend de voir s’il y a un changement de politique à ce sujet. Parce que si c’est vouloir faire mieux mais avec moins de professeurs, ça va être compliqué. […]

Franceinfo – Émilie Tran Nguyen
En début d’après-midi, la conférence de presse que vous pourrez bien sûr suivre en direct sur France Info. Merci Jean-Rémi Girard, président du SNALC.

« ... nous au SNALC, avons un projet de collège modulaire que nous estimons plus efficace que le redoublement.»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC