En novembre 2023, le DASEN de Paris annonçait la décision rectorale de ne pas pérenniser la CPGE ATS Bio du lycée P-G de Gennes-ENCPB sous sa forme nouvelle de Classe Agro-Véto. Cette décision interroge quant aux priorités effectives du Rectorat de Paris et du Ministère de l’Éducation nationale.
Ouverte en 2010, cette classe assurait, avec celle du lycée Galilée de Gennevilliers, une égalité territoriale aux étudiants de BTS, BTSA et DUT voulant intégrer une École vétérinaire ou d’ingénieurs, les 10 autres ATS Bio (relevant de l’Enseignement agricole) étant implantées loin de l’Île-de-France.
En 2021, le Ministère de l’Agriculture initie une réforme transformant les ATS Bio en Classes Agro-Véto désormais accessibles aux seuls BTS et BTSA. S’engageant à ne fermer aucune classe, il mobilise les enseignants de l’ENCPB au sein du Comité de pilotage, des groupes de travail et dans la rédaction des programmes et de leurs textes d’accompagnement.
Soucieux d’élargir l’offre de sa Classe Agro-Véto, l’ENCPB noue des partenariats avec les Universités Paris-Cité et Paris-Est Créteil afin d’accueillir également des étudiants se destinant à un Master (SVT ou STA2E) ou à un Master MEEF (SVT, biotechnologies…). L’effectif de sa classe est ainsi augmenté d’une dizaine d’étudiants par rapport à celui que prévoit la réforme. L’ENCPB renforce de la sorte son engagement en faveur des filières technologiques, de l’ascension sociale et de la féminisation des carrières scientifiques : depuis 2010, son ATS Bio a accueilli 42,9% de boursiers et 76,2% de filles.
Dotée de 6 BTS (18 classes) permettant l’accès à la Classe Agro-Véto, l’ENCPB met en place, en 2022, une cordée accompagnant ses étudiants de STS souhaitant l’intégrer. L’établissement s’engage donc vis-à-vis d’eux, sur la base de l’engagement du Ministère de l’Agriculture et du soutien initialement exprimé par le Recteur de Paris ; autant d’engagements que la décision rectorale rompt sans autres explications qu’une pression de l’Enseignement agricole.
Dès lors qui croire et comment croire à l’effectivité des priorités nationales que sont l’ascension sociale, la promotion des filières technologiques, la féminisation des carrières scientifiques et le renforcement des voies d’accès aux métiers de l’enseignement ?