C’est un fait : nos élèves se débrouillent mal en langues vivantes, l’expression écrite de leur propre langue pose problème et nous voyons fleurir, lors des soldes, des pancartes expliquant à combien revient un vêtement de 100 euros après une remise de 50%.
LA FAUTE À QUI ? A L’ÉCOLE ! AUX PROFESSEURS OU À L’INSTITUTION ?
Posons simplement la question : qui peut raisonnablement penser que nos professeurs d’anglais ne savent pas s’exprimer dans la langue de Shakespeare, que nos professeurs de français ne maîtrisent pas celle de Molière ou encore que nos professeurs de mathématiques ne sont pas capables d’enseigner le calcul mental et le calcul de pourcentages ?
IL RESTE ALORS L’INSTITUTION…
Injonctions contradictoires après injonctions contradictoires, réformes mal pensées après réformes non évaluées, pédagogies à la mode après pédagogies mises à l’index, inflations langagières des différentes matières après inflation de la complexité des programmes, examens revus à la baisse après redoublements quasiment impossibles, le bagage scolaire minimal est devenu complètement flou et l’école incapable de certifier une quelconque connaissance ou compétence.
Réfléchissons encore un peu : dans un monde non dominé par le diktat de la bienveillance (et par d’autres stratégies politiques !), toutes ces graves lacunes du système scolaire auraient logiquement dû aboutir à un effondrement des résultats d’examens. Pas dans la France du XXIème siècle ! Non seulement le taux de réussite aux examens nationaux ne cesse de battre des records, mais les mentions flambent.
Le roi est nu, pourrait-on dire, mais on ne veut pas le (faire) voir.
Le SNALC ne peut se taire devant un tel gâchis de formation de toute une génération, qui n’aura connu de l’école qu’une fuite en avant et un mensonge quasi permanent sur le niveau réel des élèves.
Faisons confiance aux professeurs qui, par leur liberté pédagogique et des recettes éprouvées, ont pu solidement former des générations entières, quand le mantra du travail par séquence, du numérique ou de la remédiation (faute d’exigence suffisante les années précédentes) a abouti au résultat que l’on sait.
Article paru dans la Quinzaine universitaire n°1458 du 15 novembre 2021