Aux suppressions de postes qui aboutissent à des classes toujours plus surchargées, aux rémunérations honteusement basses des enseignants qui gangrènent progressivement le système, viennent s’ajouter 700 millions d’euros de moins, rognés du budget 2024 pour l’Education. Comment, dans des conditions aussi dégradées, affirmer faire de l’Ecole « la mère des batailles » et promouvoir « l’Exigence des savoirs » ?
À cela s’ajoute des inégalités de traitement des établissements et des élèves, au sein d’un système scolaire de moins en moins national.
L’EPS a besoin de moyens matériels pour prétendre à l’Exigence des savoirs. Nos crédits pédagogiques dépendent de la dotation de fonctionnement attribuée par les conseils départementaux (collège) et régionaux (lycées). Cette compétence différentielle des collectivités territoriales entraîne des inégalités de traitement évidentes :
- Inégalités entre lycées et collèges avec un écart de dotation de 860€ entre un lycéen et un collégien, pour lesquels sont versés en moyenne 2580€ pour l’un et 1720€ pour l’autre (DEPP, Géographie de l’école 2021).
- Inégalités entre les territoires. Concernant les collèges par exemple, selon le département dans lequel se trouve l’établissement, la dépense consacrée pour chaque élève peut varier du simple au triple ! (Cour des comptes, rapport annuel 2023).
Ces inégalités et ces coupes budgétaires, dans un contexte de forte inflation depuis 2 ans, pèsent sur les moyens. Les investissements dans les installations sportives (nos salles de classe) en seront affectés (entretien, équipements, chauffage…). Des crédits pédagogiques qui permettent de renouveler le matériel d’enseignement et l’accès à des activités essentielles comme la natation seront supprimés.
Pour le SNALC, « Exigence des savoirs » et austérité des moyens sont inconciliables. Si cette ambition est une priorité pour la nation alors elle nécessite le rétablissement d’une éducation véritablement nationale, la réduction des inégalités, et des moyens vraiment à la hauteur.